Ces familles sont exclues, dit-on, du processus d’attribution de logements, en raison d’anomalies constatées et liées à l’identité de l’intéressé, où il y a confusion et que les services de wilaya se doivent de vérifier.
Apparemment, l’opération inhérente à l’éradication du méga-bidonville de Qariat Echouk et de la ferme Casenave sis au lieudit Semmar dans la commune de Gué de Constantine, n’a pas fait que des heureux ! Loin s’en faut, du fait que 550 familles ont été exclues temporairement du dispositif entrant dans le cadre de la troisième phase de la 21e opération de relogement, où il était prévu l’évacuation de 1600 familles : “Certes, il y a eu le déménagement de 1456 familles au lieu des 1600 prévues, en raison de multiples erreurs dûment constatées dans les documents d’état civil des citoyens demandeurs d’un toit. Du reste, 550 familles ont été évincées momentanément du processus d’attribution de logement, en raison d’anomalies constatées et liées à l’identité de l’intéressé, où il y a confusion et que les services de wilaya se doivent de vérifier. Du reste, il importe à ces citoyens de recourir à la correction de ces fautes en écriture de l’état civil afin de justifier de leur réel patronyme, au moyen d’un recours, dûment étayé de documents administratifs qu’ils sont tenus d’introduire auprès de la commission de recours de la wilaya d’Alger”,a déclaré Ould-Saïd Beziou, le vice-président chargé de l’environnement auprès de la municipalité de Gué de Constantine. Et depuis, l’esplanade attenante au siège de la wilaya déléguée à la circonscription administrative de Bir Mourad Raïs ne désemplit pas, à l’instar de B. A., qui a déclaré : “Qu’on me communique au moins le motif de mon éviction, pour que je puisse recourir par une requête écrite. Autrement, je n’ai pas où passer la nuit, du fait que ma baraque a été démolie et le domicile parental est exigu”.
Cependant, l’espoir demeure permis, pour peu que la commission de recours se prononce sur la recevabilité des recours des postulants à un toit. Autres cas de rejets, les postulants à la formule de logement public aidé à la location-vente de l’Aadl, qui se devaient d’opter sur le champ, soit pour le logement social et de se désister ainsi, de la possibilité d’acquérir un logement en toute propriété après une période de location de 25 ans, a-t-on su de notre interlocuteur : “Effectivement, nous avons recensé trente prétendants au modèle Aadl, qui ont opté pour l’acquisition d’un logement social”. Au demeurant, “Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras !” D’autant que le logement social est gratuit et c’est ce qu’avaient convenu les occupants du bidonville de Qariat Echouk et ceux de haï Casenave pour quitter “l’enfer des damnés” vers la cité des 1200 logements au lieudit Sidi Slimane à Khraicia et à la cité 2400-logements à Ouled Fayet.
Autre consolation, les occupants de Qariat Echouk viennent d’échapper au péril d’un éboulement de terrain qui aurait pu les enfouir sous un torrent de gadoue, eu égard à l’état friable des djebels qui entouraient le baraquement et qu’aucun ouvrage d’art ne s’opposait à l’effondrement de la contexture d’un terrain qui est peu rassurante. Quoi qu’il en soit, après le déracinement des favelas de Haï Erremli, Qariat Echouk et la ferme Casenave, c’est le Gué de Constantine qui se débarrasse enfin de son statut d’une commune qualifiée d’abri, voire une terre d’asile pour les demandeurs d’un toit.
Reste seulement à extirper d’ici le mois de septembre prochain, le bidonville de haï El Wiam du territoire de Aïn Nâadja, pour qu’enfin, Gué de Constantine soit vivable.