Erreurs médicales : hausse des cas et des poursuites en justice

Erreurs médicales : hausse des cas et des poursuites en justice

Si l’erreur est tout à fait humaine, celle liée à certains domaines peut causer des dommages irréversibles, voire fatals. Il s’agit, en effet, des erreurs médicales qui enregistrent des hausses inquiétantes ces dernières années en Algérie.

Le point a été soulevé hier d’une journée d’étude à l’initiative de la cour de Sétif, des Ordres des avocats et des médecins de cette wilaya. Cette rencontre a traité, entre autres, la responsabilité du médecin et du chirurgien dans l’erreur médicale et son traitement au niveau des tribunaux.

Intervenant lors de cette journée d’étude, le président de la cour de justice de Sétif, Rachid Allène a livré le constat d’une hausse inquiétante du nombre d’affaires liées aux erreurs médicales au niveau des tribunaux.

« Augmentation du nombre d’affaires au niveau des tribunaux »

Selon ce qu’a rapporté le quotidien Liberté, l’intervenant a affirmé que « le problème de la responsabilité intéresse de plus en plus de larges franges de la société, car il y a une véritable prise de conscience des citoyens ».

De par cette prise de conscience, Rachid Allène fait état d’une « augmentation du nombre d’affaires au niveau des tribunaux, à cause de la hausse des erreurs médicales dans les structures de santé publiques et privées ».

D’un point de vue juridique, le magistrat a mis l’accent sur l’importance de créer un équilibre entre les intérêts des deux parties, à savoir le médecin et le patient. À ce propos, il explique que certaines erreurs médicales pourraient causer des dommages, d’où la responsabilité médicale.

Or, il est également nécessaire de répondre aux préoccupations des uns et des autres, et ce, en mettant en place « un rapprochement des points de vue entre le juridique et le scientifique technique ».

La responsabilité du médecin est « de soigner, pas de guérir »

Pour sa part, le président de la section ordinale de Sétif, le Dr Nacir Diafat, a évoqué la responsabilité du médecin qui, selon lui, est « de soigner, pas de guérir ». À ce propos, il explique que « le médecin est responsable quand il n’assure pas les soins et non quand le patient ne guérit pas ».

En réponse au nombre de victimes, avancé au début de la rencontre, le Dr Abdelhak Mahdjoubi, propriétaire d’une clinique privée à Sétif et membre du conseil de l’Ordre de la région de Sétif, parle d’un vide juridique en la matière.

« Je peux vous dire que nous n’avons pas de juges spécialisés et même la culture juridique de nos médecins est pauvre », a-t-il lâché. Ainsi, il préconise d’expliquer « aux médecins les outils juridiques dont ils doivent disposer, afin d’éviter de tomber dans la faute médicale, et aux juges la faute médicale d’un point de vue technique ».

Par ailleurs, ce dernier affirme que « les statistiques nationales n’existent pas, cependant, le nombre d’affaires au niveau de notre Conseil évolue rapidement surtout avec l’ouverture des cliniques et l’organisation de l’hospitalisation privée ».