Les autorités sahraouies ont reçu l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef de la Minurso Mme Kim Boldoc suite à la violation de l’accord de cessez-le-feu au Sahara occidental par les forces d’occupation marocaines.
Mme Kim Boldoc, accompagnée par le général, Mohamed Tayeb Azam, commandant des forces de la Mission, a été reçue lundi par le ministre sahraoui de la Défense, Abdelahi Lehbib en présence du secrétaire d’Etat à la sécurité et à la documentation, Brahim Mohamed Mahmoud et du coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), M’Hamed Khadad, selon l’agence de presse sahraouie (SPS).
« La rencontre a permis à la direction sahraouie d’exprimer sa position vis-à-vis de la situation, conformément à la déclaration du SG de l’ONU appelant au retour au statu quo, notamment l’arrêt des travaux et le retrait des forces royales marocaines au-delà du mur », a indiqué, M. Brahim Mohamed Mahmoud dans une déclaration.
Le secrétaire d’Etat à la sécurité et à la documentation a réaffirmé que « la seule solution pour éviter le dérapage de la région vers le pire est l’arrêt des travaux et le retrait immédiat des forces royales marocaines au-delà du mur marocain ».
Il a également affirmé « la disponibilité de la partie sahraouie pour toutes les éventualités quel que soit le prix pour faire face aux violations marocaines de l’accord de cessez-le-feu signé sous les auspices de l’ONU ».
« La mission principale pour laquelle la MINURSO a été crée est la mise en oeuvre globale du plan de règlement de l’ONU et l’OUA/UA, à savoir la création de conditions favorables pour la tenue d’un référendum permettant au peuple sahraoui de décider de son propre avenir « , a rappelé M. Mohammed Mahmoud.
Pour rappel, le secrétaire d’Etat à la sécurité et à la documentation a été chargé le 15 août dernier par le président sahraoui, Brahim Ghali, d’interpeller le Dr Yussef Djedyan, chef du Bureau de la MINURSO dans les camps de réfugiés, pour l’informer de la forte protestation du front Polisario pour la violation flagrante marocaine et sans précédent de l’accord du cessez-le-feu signé entre le front Polisario et le Maroc, le 6 septembre 1991.
Dans le même contexte, le ministre sahraoui de la Défense a informé Boko Oumar, chef d’état-major par intérim de la Minurso, des mesures prises par l’Armée de libération populaire sahraoui (ALPS) pour faire face aux violations du Royaume du Maroc dans la zone tampon d’Alguergarat au sud-ouest du Sahara occidental en violation de l’accord du cessez-le-le feu numéro 1.
Vendredi, un responsable onusien a indiqué que la Minurso va rendre compte prochainement de ses conclusions sur la violation de l’accord de cessez-le-feu au Sahara Occidental par le Maroc.
« Conformément aux procédures en place, à savoir sur la base des observations de la mission et de l’appréciation des obligations des parties prévues dans l’Accord Militaire no 1, la Minurso rendra compte par écrit de ses conclusions aux deux parties » du conflit, a déclaré à l’APS un haut fonctionnaire de l’ONU.
Interrogé sur les efforts déployés par la Minurso pour désamorcer cette crise, le responsable onusien a répondu que la mission de l’ONU avait « intensifié ses capacités de surveillance aérienne et terrestre et a déployé ses observateurs dans la zone » tampon située à Alguergarat au sud du Sahara Occidental où le Maroc a déployé des éléments armés en violation de l’accord de cessez-le-feu de 1991.
« Tout au long de la crise, le leadership de la mission est resté en étroite concertation avec les parties, les enjoignant à maintenir le calme et à éviter toute action susceptible de provoquer une reprise des hostilités », a ajouté cette source onusienne proche du dossier.
La Minurso qui dit suivre de près la situation a confirmé dans une note interne en août dernier la présence de policiers marocains dans cette zone sensible située à la frontière avec la Mauritanie.
L’escalade marocaine dans cette zone vise à saper les efforts de l’ONU qui compte lancer une proposition formelle pour relancer les négociations sur le Sahara Occidental occupé.