LIMA- Le Maroc « joue à un jeu dangereux en Afrique du Nord qui pourrait conduire à des hostilités armées », pour avoir violé le cessez-le-feu suite à ses actions militaires dans la zone tampon d’Alguergarat (sud-ouest du Sahara occidental), a déclaré jeudi à Lima l’Ambassadeur sahraoui au Mexique, Ahmed Moulay Ali.
« Si la situation continue comme ça et si l’ONU ne fait rien pour obliger le Maroc à retirer ses forces armées déployées de la zone tampon d’Alguergarat, les hostilités armées reprendre « , a prévenu l’Ambassadeur en visite à Lima, appelant le Conseil de Sécurité de l’ONU à prendre « des sanctions urgentes contre le Maroc ».
Il a ajouté, dans sa déclaration publiée par Peruinforma.COM, que « la situation actuelle au Sahara occidental est très tendue, dangereuse et sensible, également en raison des attaques continues du Maroc dans les zones occupées contre les ressortissants sahraouis », précisant qu’ »au cours des dernières semaines, tous les jours il y a une forte confrontation entre l’armée d’occupation marocaine contre des manifestants sahraouis pacifiques dans les rues ».
« Il y a eu plusieurs détenus et des morts », a-t-il déploré.
Pour ces raisons, souligne M. Ahmed Moulay que « le gouvernement sahraoui est confronté à un problème très grave et que la patience de la jeunesse sahraouie est à bou ».
« Maintenant il y a de nombreuses manifestations de la jeunesse sahraouie dans les zones occupées demandant au gouvernement (…) revenir à la lutte armée », a relevé l’Ambassadeur.
Cependant, note l’ambassadeur, le gouvernement sahraoui reste déterminé à arracher ses droits « par des moyens pacifiques… », mais, avertit M. Moulay, que « cette situation ne peut pas durer éternellement » et que « la communauté internationale (l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine) devrait savoir que ces circonstances pourraient même échapper au contrôle du gouvernement sahraoui. »
D’autre part, il a appelé la communauté internationale à « réaliser dans quelle situation vivent les Sahraouis, et pousser le Royaume du Maroc à comprendre que la meilleure façon de régler le conflit est de passer par le droit international et la justice », rappelant que « toutes les résolutions donnent au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination ».
Le diplomate sahraoui a visité le Congrès péruvien, interrogé plusieurs groupes parlementaires, a rencontré la ministre péruvienne des Affaires étrangères, Ricardo Luna, et a tenu des conférences dans les universités et a rencontré des organisations pro-Sahraouis péruviens, selon la même source.