Escroquerie à grande échelle : la Gendarmerie d’Alger lance un appel pressant aux citoyens

Escroquerie à grande échelle : la Gendarmerie d’Alger lance un appel pressant aux citoyens

Ils promettaient l’impossible, en échange de promesses sonnantes et trébuchantes. Deux individus, désormais arrêtés, sont soupçonnés d’avoir exploité la détresse judiciaire de plusieurs citoyens pour leur soutirer de l’argent. La Gendarmerie alerte !

À Alger, cette affaire d’escroquerie au sein même des sphères liées à la Justice provoque un vif émoi. Le parquet appelle désormais les éventuelles victimes à sortir de l’ombre.

Des intermédiaires autoproclamés dans les couloirs du pouvoir arrêtés

Dans un communiqué diffusé ce week-end, la Gendarmerie nationale d’Alger a annoncé l’interpellation de deux individus, identifiés sous les initiales B. K et S. B. Dans le cadre d’une enquête pour escroquerie par médiation frauduleuse.

Ces derniers se présentaient comme des facilitateurs capables d’intervenir « au niveau du ministère de la Justice », selon les termes du communiqué officiel. Afin de « résoudre » des affaires judiciaires. Notamment au profit de personnes en situation de fuite ou de conflit judiciaire.

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Agissant avec une assurance certaine, les deux hommes auraient ainsi convaincu des justiciables vulnérables de payer des sommes importantes contre la promesse d’un « traitement favorable » ou d’une intervention supposée auprès de magistrats.

Gendarmerie d’Alger : un appel à témoins national

La Gendarmerie a précisé que l’arrestation de B. K et S. B a été opérée dans le respect de l’article 17 du Code de procédure pénale. Sur instruction directe du parquet de Bir Mourad Raïs, juridiction territorialement compétente. Une enquête est d’ores et déjà en cours. Menée par les services de recherche et d’investigation de la Gendarmerie nationale.

Dans ce contexte, un appel public a été lancé, invitant toute personne ayant été approchée ou dupée par ces deux individus à se rapprocher des autorités judiciaires. Trois options sont proposées :

  • Se présenter au parquet de Bir Mourad Raïs ;
  • Contacter directement le service de recherche de la Gendarmerie d’Alger ;
  • Ou se rendre dans n’importe quelle brigade de la Gendarmerie nationale sur le territoire.

Une affaire qui résonne au-delà de la capitale

Ce type de stratagème, basé sur la simulation d’une influence ou d’un pouvoir décisionnel dans les hautes sphères administratives, n’est pas nouveau mais reste particulièrement redoutable. Il repose sur la vulnérabilité des personnes confrontées à la complexité du système judiciaire. Et souvent désespérées par des procédures qui semblent inaccessibles.

En se présentant comme des « connecteurs » entre les citoyens et le ministère, les deux mis en cause ont ainsi profité d’un flou relationnel. S’insinuant dans les failles de la confiance publique. Les soupçons portent notamment sur des faits où des individus en fuite ont tenté d’utiliser ces canaux frauduleux pour échapper à la justice.

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Si l’enquête se concentre pour l’heure sur des faits commis dans la wilaya d’Alger, le caractère diffus et potentiellement national de ce type d’escroquerie pousse les services de sécurité à élargir l’appel à témoins à tout le territoire.

La Gendarmerie espère ainsi recueillir des témoignages complémentaires qui pourraient enrichir le dossier et, éventuellement, dévoiler un réseau plus large.