De nombreux algériens ont des biens immobiliers en Espagne alors qu’ils résident en Algérie. Cependant, certains d’entre eux se sont heurtés à un phénomène qui s’est répandu dernièrement, lorsque des “harraga” algériens se sont appropriés leurs maisons.
Profitant de leur absence pendant plus de deux ans, des migrants clandestins algériens se sont emparés d’appartements qui appartiennent à leurs confrères en Espagne. Ces derniers ont exprimé leur profond mécontentement face à un phénomène qui s’est largement répandu depuis le début de la pandémie de la Covid-19.
En effet, à cause du manque de vols à destination de l’Espagne dû à la crise sanitaire, certains Algériens se sont retrouvés coincés au pays en laissant leurs biens immobiliers. Ces derniers ont été pris d’assaut par des « harragas » algériens, avec la complicité de certains citoyens Espagnols. D’ailleurs, les serrures de portes ont été remplacées par d’autres et les appartements proposés à la location comme s’il s’agissait leurs propriétés.
À leur retour, certains propriétaires ont été surpris par des inconnus à l’intérieur de leur maison, ce qui les a profondément mis en colère.
De nombreuses victimes ont affirmé que ces groupes de malfaiteurs traquent désormais des maisons vacantes et collectent des informations sur leurs propriétaires. Ensuite, ils s’assurent que le propriétaire de l’appartement est en Algérie et ne peut pas retourner en Espagne à cause de la cherté et la rareté des vols entre les deux pays. Dès que l’information est confirmée, la route est pavée devant eux pour mettre en œuvre leurs plans diaboliques.
Tout d’abord, ils pénètrent dans les maisons par effraction, puis changent les serrures des portes. Les maisons sont ensuite directement proposées en location pour des montants variant entre 100 et 300 euros, avec des contrats falsifiés. Lorsque le vrai propriétaire réapparaît et alerte la police, il lui est demandé de porter plainte au niveau de la justice et d’attendre la date du procès, quitte à patienter jusqu’à un an.
Ce qui a été pris par la force, ne peut être rétabli que par la force
Ces pratiques ont entraîné de nombreux Algériens en Espagne dans des batailles juridiques pour reprendre ce qui leur revient de droit, notamment dans les banlieues de Valence, Carthagène et Alicante, où ce phénomène sévit. Face à cette situation fâcheuse, certaines des victimes recourent à un moyen plus « hard core » pour récupérer leurs domiciles, en communiquant avec des entreprises privées. Ces dernières, appelées “Desokupa” se chargent du processus d’évacuation des appartements usurpés par la force, avec l’aide d’anciens sportifs et même d’ex-détenus.
Cela reste le moyen le plus efficace et le plus rapide pour faire face à ces malfaiteurs, ne dit-on pas donc “ Ce qui a été pris par la force, ne peut être rétabli que par la force” ? Cependant, l’expulsion des intrus du logement à l’aide de ces entreprises peut coûter de 3000 à 3 500 euros, soit l’équivalent de 750000 DZD.
Ces phénomènes ont poussé plusieurs Algériens propriétaires d’appartements en Espagne à les proposer à la vente avant qu’ils ne soient cambriolés par des délinquants. Cela a pour but de leur éviter les problèmes, les difficultés financières et les tensions qui accompagnent le processus d’expulsion, ayant coûté des sommes énormes à beaucoup de ceux dont les maisons ont été usurpées.