Après avoir menacé de démissionner de son poste juste après la fin du match face à l’Etoile du Congo, le président de l’ESS, Hassan Hammar, aurait renoncé à cette décision mais ne compte pas reprendre pour autant. Très affecté par ce qui lui est arrivé dimanche lorsqu’il a été copieusement insulté par les supporters, le premier responsable du club a décidé de prendre du recul et d’aller se reposer loin de son environnement habituel et des affaires du club. Il y a de fortes chances, en effet, si l’on se fie à son entourage, pour qu’il parte à l’étranger pour quelques jours de repos. Ce n’est pas la pression autour du club qui le pousse à s’éloigner, mais surtout l’ingratitude du public qui ne lui a accordé aucune circonstance atténuante, oubliant, selon lui, tout ce qu’il a fait pour l’Entente. Hammar a été cette fois-ci, très touché par la réaction des fans, il a très mal vécu cela et il n’est pas près de s’en remettre. Le seul moyen, c’est de se déconnecter et de s’éloigner de son environnement, tout en réfléchissant à la situation.
Même scénario qu’en 2014
Hammar ne s’est pas présenté avant-hier lundi à son bureau au siège du club, le cœur n’y était pas. Mais hier, il y était. On apprend toutefois que ce n’était pas pour reprendre le travail, mais pour déléguer ses collaborateurs pour que ces derniers puissent prendre le relais en son absence. Le président de l’Entente a, en effet, rencontré hier le vice-président et trésorier du club, Hassan Snoussaoui, et le PDG de la société, Azzedine Arab, avec lesquels il a une fois de plus évoqué son éventuel départ. Mais les deux hommes ont rejeté catégoriquement l’idée de sa démission, estimant que la situation ne s’y prête guère. Ils lui ont vivement conseillé d’attendre la fin de la saison et de son mandat, pour penser à la question à tête reposée. En revanche, Snoussaoui et Arab ont été favorables à l’idée de prendre un peu de recul et quelques jours de repos. Ils ont tous deux constaté que Hammar était fatigué moralement et physiquement et qu’il avait besoin d’une halte pour se refaire une santé. Remarquant qu’il n’avait ni l’envie ni la force de reprendre son travail, ils lui ont conseillé alors de rentrer chez lui et de s’éloigner pendant un moment de l’entourage du club, en lui assurant qu’ils veilleront à la bonne marche de l’équipe pendant son absence. Tout cela nous rappelle le scénario de juin 2014, lorsque Hammar avait vécu presque la même situation qu’aujourd’hui. Il avait à l’époque pris la même décision, en déléguant les affaires du club à Rachid Djeroudi, après que les supporters avaient organisé une marche pour réclamer son départ.
Snoussaoui : «C’est devenu un règlement de compte et des personnes vont devoir répondre de leurs actes devant la justice»
Nous avons alors pris attache avec le vice-président de l’ESS, Hassan Snoussaoui, pour de plus amples informations. Il nous dira : «Je suis avec Hammar et je le soutiens en ces moments difficiles. L’Entente passe par une période difficile et nous allons faire face ensemble à cette situation, comme nous l’avons fait plusieurs fois auparavant. Nous avons vécu des moments plus difficiles et plus compliqués, mais nous avons su comment régler tous les problèmes». Concernant le cas de Hassan Hammar et de ce qu’il a vécu, dimanche dernier, Snoussaoui a tenu à apporter les précisions suivantes : «Il est normal que les supporters soient en colère par rapport aux mauvais résultats enregistrés dernièrement, cela se passe partout, pas uniquement à l’Entente. Mais que des gens profitent de la situation pour régler des comptes personnels, c’est ce que nous n’acceptons pas. Il y a des supporters qui vont devoir répondre de leurs actes devant la justice, car je vous fais savoir que nous avons déposé plainte contre des personnes qui viennent insulter les dirigeants et semer la pagaille pour des intérêts personnels.»
«L’échec serait de rester dans cette situation»
Le trésorier de l’Entente et vice-président du club nous a indiqué par la suite, que tous les clubs passent, à un moment, par des crises qu’il va falloir bien gérer au lieu de céder à la pression. «Le plus dur ce n’est pas de tomber, cela arrive à tout le monde, mais de savoir se relever, et l’Entente saura se relever. On ne doit pas considérer cette situation comme un échec, car le véritable échec c’est de rester dans cette situation sans trouver de solutions.»