La traction avant la plus rapide du monde sur un tour du terrible Nürburgring, c’est elle ! Avec un chrono de 8’08’’, elle se paie même le luxe d’y taquiner les précédentes versions des Porsche Cayman S ou Audi R8 V8. Sur route très sinueuse, elle pourrait même être devant, tant son châssis impressionne par son efficacité et son agilité.
Depuis que Renault a décidé d’adopter en série l’évolution moteur 265 ch et 360 Nm de couple née en 2011 pour la série limitée Trophy, tout acheteur d’une Mégane R.S dispose de la traction la plus rapide du monde sur la fameuse et terrible boucle Nord du Nürburgring. À trois conditions toutefois : enclencher le mode sport, sinon il ne dispose « que » de 250 ch sous le pied droit; avoir choisi l’option châssis Cup qui embarque, en plus de réglages de suspension plus fermes, un différentiel autobloquant; et avoir aussi le cœur d’aller jouer avec les limites. Mais outre le fait que cette Mégane R.S est capable, sur ce juge de paix, de tutoyer de méchantes sportives, voire d’en laisser quelques-unes dans ses rétroviseurs, elle s’avère aussi, grâce à un châssis d’exception, l’arme absolue sur petits tracés sinueux.
Certes, aux basses vitesses, la suspension semble figée et, en ligne droite, la direction (assistance électrique) manque
de consistance et oscill au gré du profil de la route. Mais dès que le rythme augmente, les amortisseurs, évidemment fermes, travaillent avec une belle progressivité. Et au moindre appui, le volant se raffermit, renseignant parfaitement sur l’adhérence et ses évolutions. Avec les Michelin Pilot Sport 2 en 19 pouces associés à ce châssis Cup, les trajectoires se font tranchantes, précises, sans le moindre sous-virage. Une courbe se referme ? Il suffit de relâcher l’accélérateur, ou mieux, d’opérer un léger mais bref freinage pour que l’arrière déboîte instantanément, juste ce qu’il faut, et se cale ensuite naturellement sur ses appuis.
Efficacité, légère agilité, stabilité… tout est bien là ! Et dans le bon ordre autant pour rassurer que pour faciliter la tâche. Ensuite, grâce au différentiel autobloquant, la parfaite motricité permet, sans arrière-pensée, de lâcher la bride au méchant 2.0 turbo. Déjà bien plein dès 1.500 tr/mn, même sur un filet de gaz, et vraiment virulent passé 2.500 tr/mn, ce quatre-cylindres, dont la voix n’a pas assez de caractère, extrait cette Mégane des virages avec une force inhabituelle. Cette RS se montre tellement collée au bitume que trouver les limites d’adhérence sur route ouverte n’est pas simple. Évidemment, dans ces conditions, l’antidérapage ESP, qu’il soit en mode sport ou non, demeure au repos. Tout le contraire des passagers, qui doivent s’accrocher aux poignées de maintien, et des autres conducteurs, s’il leur vient l’envie d’essayer de vous suivre…