Le phénomène des abattoirs clandestins cache un autre, aussi grave, celui des étables sauvages en milieu urbain. Et, à Constantine, malgré les différentes opérations de relogement des habitants des bidonvilles qui se trouvaient dans la partie nord-ouest de la ville, soit sur l’axe Oued El-Had – Djebel El-Ouahch, le phénomène des étables clandestines reste posé avec le même degré de nuisance que celui des abattoirs. Quotidiennement, dès la levée du jour, des dizaines d’ovins et de bovins commencent à sillonner les cités. Ils seront précédés par leurs propriétaires qui passent, en éclaireurs, pour éventrer les sacs-poubelles ou, carrément, renverser les bacs à ordures afin de faciliter la tâche à leurs bêtes. À travers ces gestes d’un temps révolu mais qui perdurent dans la troisième ville du pays, ce sont les efforts des services de la voirie, donc des budgets alloués, qui partent en fumée. Ce sont aussi le cadre de vie des habitants et l’hygiène des cités qui en pâtissent. Ce sont également ces dizaines d’abattoirs clandestins, mais connus de tous, installés aux alentours de Oued El-Had rendant impossible la vie nocturne en été. La dernière opération menée par les services concernés contre ces abattoirs, avec la saisie de quelque 500 kg de viande avariée, reflète les conséquences néfastes du phénomène sur la santé publique. Mais ce type de campagne reste des actions à consommation médiatique tant que le phénomène d’origine reste éludé, soit celui étables clandestines.
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