Un homme a ouvert le feu vendredi dans un centre de planning familial du Colorado, aux États-Unis, tuant trois personnes dont un policier, avant de se rendre. Le président américain a fait part de son ras-le-bol.
Barack Obama a une nouvelle fois dénoncé, samedi 28 novembre, la facilité avec laquelle il est possible de se procurer des armes à feu aux États-Unis, après une énième fusillade la veille dans un centre de planning familial du Colorado, dans l’ouest du pays. Le tireur a tué trois personnes et en a blessé neuf autres, dont les jours ne sont pas en danger, a précisé le chef de la police de Colorado Springs.
« Ça suffit. […] Nous devons faire quelque chose à propos de la facilité d’accès aux armes de guerre dans nos rues pour des personnes qui n’ont rien à faire avec » de telles armes, a fustigé le président américain dans un communiqué. « Ce n’est pas normal. Il ne faut pas que cela devienne normal », a-t-il encore tonné, lui qui réagit systématiquement lors de fusillades meurtrières dans son pays. Chaque fois, il réclame un meilleur contrôle des armes à feu, notamment les plus puissantes, et appelle le Congrès à légiférer sur la question.
Vendredi, la fusillade a duré cinq heures dans ce centre de planning familial du Colorado. Le suspect, un homme de 57 ans identifié par les autorités, s’est rendu aux forces de l’ordre et a été arrêté peu avant 17 h locales. Les enquêteurs cherchent désormais à connaître ses motivations.
À la recherche d’explosifs
« Je veux dire aux proches des victimes que c’est une terrible, terrible tragédie qui est survenue à Colorado Springs » vendredi, a déclaré John Suthers, le maire de la deuxième ville de l’État, située au sud de Denver.
S’il n’a pas encore été identifié, l’image d’un homme de large corpulence, en T-shirt blanc, cheveux rasés courts et pantalon militaire a été difusée, sur laquelle on le voit de dos, menotté et emmené par des policiers.
Les forces de l’ordre ont par ailleurs entamé une inspection minutieuse des lieux à la recherche d’éventuels explosifs que le tireur pourrait avoir placés dans le bâtiment.
Plus tôt, la porte-parole de la police de Colorado Springs, Catherine Buckley, avait signalé que le tireur avait amené « des appareils », laissant entendre qu’il pourrait s’agir d’explosifs.
Les centres de planning familial, cibles des anti-avortement
Ni la police ni la fédération des centres de planning familial n’ont été en mesure de confirmer que c’est bien l’organisation à but non lucratif, qui reçoit des subventions publiques, qui était la cible du tireur.
Les centres de planning familial sont aux États-Unis les principaux à fournir des services gynécologiques : des examens préventifs, des contraceptifs mais aussi à réaliser des interruptions volontaires de grossesse. Cela en fait régulièrement des cibles de manifestations voire d’agressions pour les opposants radicaux à l’avortement.
Cette clinique de Colorado Springs, localité située à 110 km au sud de Denver, a été à plusieurs fois prise pour cible par des manifestants opposés à l’interruption volontaire de grossesse. Elle a déménagé ces dernières années dans le lieu où elle se trouve actuellement. L’endroit est une « forteresse » selon les opposants à l’avortement.
Selon la Fédération nationale de l’avortement, huit membres du personnel médical ont été tués depuis 1997 aux États-Unis à la suite d’incidents violents. Les différents centres d’avortements ont fait en outre état de près de 7 000 incidents divers (menaces de morts, incendies criminels, vandalisme, etc.), selon la Fédération.
Avec AFP et Reuters