Israël a annoncé dimanche la suspension du rôle de l’Union européenne (UE) dans le processus de paix avec les Palestiniens, à la suite de la décision de l’UE d’étiqueter distinctement les produits issus des Territoires palestiniens.
Israël a annoncé dimanche 29 novembre la suspension de ses relations avec les institutions européennes impliquées dans le processus de paix avec les Palestiniens. Le gouvernement israélien motive sa décision par celle de la Commission européenne, le 11 novembre, d’imposer une mention d’origine sur les produits importés des colonies de peuplement juives implantées dans les Territoires palestiniens.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui détient également le portefeuille des Affaires étrangères, a ordonné qu’il soit procédé à un « réexamen de l’implication des institutions européennes dans tout ce qui a trait au processus diplomatique avec les Palestiniens », annonce un communiqué du ministère.
« Dans l’attente de l’achèvement de ce réexamen, le Premier ministre a ordonné la suspension des relations diplomatiques sur cette question avec l’Union européenne et ses représentants. » Il assure que les contacts avec les responsables nationaux représentant les États membres de l’UE ne seront pas affectés par cette mesure.
Un haut responsable de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erekat, a estimé que cette mesure israélienne visait à forcer l’UE à revenir sur sa décision concernant l’étiquetage. « Israël a déjà stoppé le processus de paix », a-t-il noté. Le processus de paix pour mettre un terme à près de 70 ans de conflit entre Israël et les Palestiniens est en effet au point mort depuis plus d’un an, quand avait échoué une énième médiation américaine.
Un étiquetage de « moins de 1 % » des produits échangés
Le 11 novembre, Benjamin Netanyahou avait déclaré que « l’Union européenne devrait avoir honte ». « L’étiquetage des produits de l’État juif par l’Union européenne réveille de sombres souvenirs », avait-il ajouté alors que d’autres membres de son cabinet dénonçaient une « politique discriminatoire ».
Les marchandises concernées par l’étiquetage, en majorité des produits agricoles (fruits, légumes, vins) et des cosmétiques, représentent « moins de 1 % » du total des échanges commerciaux entre l’UE et Israël, soit 154 millions d’euros en 2014, selon des chiffres de la Commission européenne.
Mais plus que son impact sur la balance commerciale, le gouvernement de Benjamin Netanyahou craint que la mesure européenne ne « soutienne et encourage » le mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre l’État hébreu, qui monte en puissance.
Avec Reuters et AFP