La France est la destination favorite des étudiants algériens qui cherchent à s’épanouir professionnellement. En effet, l’Algérie connaît actuellement une fuite de cerveaux, notamment l’exode des médecins qui a fait couler beaucoup d’encre dernièrement.
Cependant, et même si ces derniers sont aussi compétents que leurs homologues français, ils ne peuvent pas échapper à la discrimination dans les milieux universitaires ou professionnels. C’est le cas de tous les étudiants maghrébins, dont les origines pourraient priver du master, selon le rapport de recherche de la TEPP et du CNRS.
Dans le cadre de l’Observation nationale des discriminations et de l’égalité dans l’enseignement supérieur, l’Université Gustave Eiffel (Marne-la-Vallée) a lancé une étude pour mesurer les inégalités dans l’accès aux masters. Deux critères ont été considérés dans cette recherche : le handicap et les origines.
Étudiants maghrébins discriminés en France : 600 responsables testés
Dans ce test, 600 responsables de plusieurs formations en masters ont été mis à l’épreuve. En effet, 1 800 demandes d’informations sur les méthodes d’inscription ont été envoyées de la part de candidats, dont 3 profils différents. Il s’agissait d’un Français déclarant être handicapé, un Français non handicapé et un autre dont le nom était maghrébin.
Les résultats de l’étude réalisée démontrent que le taux de réponses positives pour les candidats français non handicapés sont de 69,7% contre 67,7% pour les handicapés. Quant aux candidats maghrébins ou Algériens ; les chances diminuent jusqu’à 61,1%. Ces chiffres sont choquants pour certains, compte tenu des principes de liberté, égalité et fraternité, tant prêchées par la France.
D’après le même rapport de recherche, les spécialités auxquelles les Maghrébins, dont les Algériens, peinent à accéder à cause de leurs origines sont :
- Droit ;
- Économie et gestion ;
- Sciences ;
- Technologies ;
- Santé.
Selon Manuel Tunon de Lara, président de France Universités, cette recherche dont il approuve la méthodologie et la fiabilité fait appel à une prise de conscience. Quant à Laurine Chabal, vice-présidente de la FAGE, en charge de la lutte contre les discriminations, ces résultats ont appuyé une certaine théorie qui existait déjà dans les milieux universitaires. D’ailleurs elle affirme que plusieurs étudiants avaient témoigné de leurs sentiments d’être sujets au racisme, mais qu’il leur fallait une preuve tangible.
Une étude qui ferait plaisir à Zemmour
Cette recherche ravirait sans doute les partisans de Zemmour, ce dernier connu pour ces propos racistes, misogynes, islamophobes et xénophobes. D’ailleurs, le candidat aux prochaines élections présidentielles n’a pas hésité à exprimer son envie de mettre fin à l’exode des médecins algériens. En effet, il espère, après son élection, ne plus être obligé d’accepter les étrangers, les Algériens y compris, en proposant des réformes pour le secteur de la médecine en France.
Désormais, le racisme anti-maghrébin répandu à l’Hexagone, qui compte plus de 31100 étudiants algériens, ne semble choquer personne, surtout venant d’un Eric ou d’une Marine. Cependant, l’université est supposée être un milieu dans lequel une personne doit être jugée uniquement par rapport à ses capacités intellectuelles. Avec des pratiques discriminatoires qui nous rappellent l’Apartheid ou l’Amérique des années 50’s, les étudiants algériens n’ont pas d’autres choix que de partir vers d’autres destinations où ils seront les bienvenus.