Étudiants Algériens en France : Vers la simplification des démarches pour les visas !

Étudiants Algériens en France : Vers la simplification des démarches pour les visas !

Elles comportent une simplification des procédures de délivrance de visas, le renforcement des programmes de bourse et d’exonérations ainsi que la multiplication des campus franco-étrangers, notamment en Afrique.

Le Premier ministre français, Édouard Philippe, va annoncer, lundi prochain, dans le cadre des rencontres universitaires de la francophonie, à Paris, une série de mesures pour renforcer l’attractivité de la France auprès des étudiants étrangers. L’une de ces décisions concerne la simplification des démarches pour l’obtention du visa étudiant. Il s’agit, dans les faits, de numériser davantage les opérations de traitement des demandes afin de réduire les retards et faciliter le travail des Offices français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). Le gouvernement français compte également mettre en place des incitations financières afin d’attirer plus d’étudiants extracommunautaires. Il envisage, à cet égard, de renforcer le programme des bourses et des exonérations. En septembre dernier, Campus France (établissement en charge de la mobilité internationale des étudiants) avait déjà révélé un certain nombre de mesures, comme la suppression pour les étudiants étrangers d’une cotisation de 271 euros d’affiliation à la sécurité sociale. Il a été également décidé de les faire bénéficier du dispositif Visale, une garantie locative gratuite pour l’acquisition d’un logement ou d’une chambre universitaire. Au cours de la dernière rentrée universitaire, plusieurs bureaux d’accueil et d’orientation ont été, par ailleurs, installés sur les campus afin d’aider les étudiants étrangers dans leurs démarches administratives et d’inscription.

Dans l’avenir et suivant les vœux du gouvernement, Campus France est appelé à multiplier sa présence à l’étranger en consolidant son réseau. Il est question aussi de créer des établissements mixtes sur le modèle de l’Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée, basée à Tunis, afin de contribuer au rayonnement culturel de la France dans le monde et au développement de la francophonie. Selon une note de Matignon, diffusée dans les médias français, les mesures envisagées pour augmenter le nombre des étudiants étrangers sont la conséquence d’un constat en demi-teinte. Même si la France reste l’une des destinations préférées des étudiants étrangers (la quatrième dans le monde après les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie), elle se voit de plus en plus concurrencée par de nouveau rivaux, comme l’Allemagne, la Russie, la Chine, le Canada et l’Arabie saoudite. Selon Campus France, le nombre des étudiants arrivés en France entre 2010 et 2015 a baissé de 8%.

Même si les chiffres sont quelque peu repartis à la hausse ces trois dernières années, le gouvernement français estime que le pays “court un risque de décrochage”, à long terme.

Dans une interview à l’agence AFP, Béatrice Khaiat, directrice générale de Campus France, a  souligné que des États comme l’Allemagne ou encore l’Arabie saoudite développent des stratégies d’attractivité offensives pour attirer davantage d’étudiants, en particulier ceux venant d’Asie et de plus en plus du continent africain. Ce qui n’est pas le cas dans l’Hexagone où les étudiants étrangers extracommunautaires doivent souvent emprunter le parcours du combattant. “En France, tout ce qui est administratif est compliqué : les visas, ouvrir un compte en banque, renouveler son titre de séjour… Nous avons aussi un fort retard sur le nombre de cours en anglais”, admet la directrice de Campus France. Sur le plan académique et de la recherche scientifique, le pays est pourtant loin devant la plupart de ses concurrents. Il compte 62 prix Nobel et quelques-unes des meilleures universités au monde. En 2017, il a reçu plus de 343 000 étudiants dont 40% d’Afrique. 30 000 sont des Algériens.

De Paris : Samia Lokmane-Khelil