Pour notre interlocuteur, le directeur général a été renvoyé pour «d’autres tâches», selon la formule consacrée alors que d’autres parlent d’un limogeage pour «mauvaise gestion». «Nous ne savons pas quelles sont les raisons qui ont poussé la tutelle à prendre une telle décision. Ce qui est sûr, c’est que le DG a été demis de ses fonctions par la tutelle qui tarde à installer un nouveau DG à la tête de cet établissement», poursuit notre interlocuteur avant d’enchaîner : «La directrice de l’administration a été chargée par la tutelle, en premier temps, de prendre en charge l’intérim de la gestion de l’entreprise.
Elle a refusé de prendre une quelconque responsabilité liée à l’entreprise, surtout avec ces mouvements de protestation que l’entreprise enregistre en ce moment. C’est pour cette raison que la tutelle a décidé de confier cette tâche de DG intérimaire au directeur des transports d’étudiants. Un cadre âgé de 62 ans et qui devrait, en principe, prendre sa retraite», ajoute notre vis-à-vis. Pour l’ancien président du CP, cette mise à l’écart du DG cache mal une volonté de «casser» l’Etusa. «Nous ne savons pas ce qui se passe en ce moment. Moi-même, j’ai fait les frais de ce cet ancien DG parce que j’ai demandé des comptes. Je voulais savoir où étaient passés les dus des travailleurs. Résultats, le CP a été gelé par une décision de l’ancien DG et moi-même licencié en mai 2015.»
L’ancien président du CP a tenu à nous raconter sa mésaventure le jour de sa déchéance, le 30 mai dernier : «Le DG m’a envoyé ses agents accompagnés de la police. Les premiers ont non seulement saccagé notre bureau, mais aussi volé mon cartable qui contenait le cachet et tous les documents du CP. J’ai attendu 11 mois pour que l’administration me donne ce cachet et quelques moyens bureautiques. Et depuis, elle n’a pas cessé d’entraver notre action. Le DG, qui, semble-t-il, a été appelé à d’autres fonctions, a installé un nouveau président du CP avec un nouveau cachet, ce qui est totalement illégal.» Notre vis-à-vis tient à préciser que des mises en demeures ont été envoyées à la direction générale par l’Inspection du travail.
Ces lettres sont restées sans suite, selon lui. Il est utile de rappeler que les travailleurs de l’Etusa, doyen du transport public à Alger, ont déclenché, début décembre, un mouvement de grève pour exiger la réintégration de 28 travailleurs suspendus et la nomination d’un nouveau directeur général. Ce mouvement pourrait reprendre à tout moment, nous informe-t-on.
En 2014, l’Etusa a transporté pas moins de 22 millions de voyageurs à travers la capitale. Selon le vice-président de l’APW d’Alger, son parc sera renforcé par plusieurs milliers d’autres bus. «On va mettre tous les moyens à sa disposition pour lui permettre d’assurer le transport jour et nuit dans la capitale», avait déclaré ce responsable à la Radio nationale. Il ajoutera : «S’il faut mettre
10 000 bus, on le fera.»
N. K.