Le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI) a mis au point un réseau social à son usage exclusif afin de contourner et échapper à la surveillance et la traque menées par les services de renseignements contre les terroristes sur les plates-formes déjà existantes, a indiqué mercredi le directeur d’Europol, Rob Wainwright.
La découverte de ce réseau s’est faite la semaine passée lors d’une opération menée pendant 48 heures contre l’extrémisme sur internet.
« Lors de cette opération, il a été révélé que l’EI développait désormais son propre réseau social, sa propre présence sur internet pour promouvoir ses idées », a expliqué Rob Wainwright lors d’une conférence sur la sécurité à Londres. « Cela montre que certains membres de Daech continuent d’innover dans cet espace », a-t-il ajouté.
L’opération coordonnée par Europol et qui a impliqué les Etats-Unis, la Belgique, la Grèce, la Pologne et le Portugal a permis d’identifier plus de 2.000 sujets extrémistes abrités sur 52 plates-formes des réseaux sociaux.
Les terroristes ont régulièrement recours aux principaux réseaux sociaux pour diffuser leur propagande et pour leurs communications publiques. Ils se servent de messageries cryptées comme Telegraph pour leurs communications privées.
Le fait que l’EI crée son propre réseau social prouve que les terroristes s’adaptent aux actions concertées des agences de renseignement, des services de police et du secteur des technologies qui les pourchassent.
« On a certainement rendu compliquée leur utilisation de cet espace mais nous continuons à trouver ces épouvantables vidéos et des communications partagées à grande échelle sur internet », a-t-il reconnu.
Le patron d’Europol a dit ne pas savoir pour l’instant si la lutte contre ce nouveau réseau social spécifique sera plus difficile à mener d’un point de vue technique.
« A tout le moins, nous devons avoir une réponse pan-européenne sécuritaire encore plus intégrée si on considère la direction dans laquelle la menace s’oriente », a-t-il dit. L’Europe, a-t-il prévenu, affronte « le plus haut degré de menace terroriste depuis une génération ». Reuters