Le ministre de la Santé a mis en relief le contenu de la dérogation exceptionnelle décidée également par M. Sellal et portant sur la dotation des wilayas du Sud de quelque 6.300 paramédicaux à la fin de 2018.
«En tant que ministre, j’ai tout fait pour répondre à vos doléances. Il est donc de mon plein droit de vous réclamer, ce qu’il y a de meilleur en prestations, en guise de retour d’ascenseur. Pas pour moi en tant que personne, mais pour l’Algérie et son peuple valeureux.» C’est ainsi que s’est exprimé le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf, devant les hauts fonctionnaires du secteur, à savoir les directeurs de santé publique (DSP) et les directeurs des Centres hospitalo-universitaires (CHU) des treize wilayas du Sud, conviés à une rencontre d’évaluation, la 3e du genre, qu’ a accueillie hier la wilaya de Biskra.
Le ministre rappelle d’entrée, dans ses propos, que «l’opération d’assainissement engagée précédemment par la tutelle a déjà permis la résolution d’une série de contraintes posées pour le sud du pays». Beaucoup reste à faire toutefois, admet le ministre de la Santé, enchaînant aussitôt sur les grandes lignes, autrement dit les «priorités de l’heure» qu’il y a de concrétiser impérativement, comme il le dit, dans les wilayas du Sud.
«Ces priorités sont d’ailleurs édictées par la nouvelle approche globale et intégrée de l’organisation de l’offre des soins dans les wilayas du Sud, conformément aux orientations et directives du Président de la République et du Premier ministre», explique M. Boudiaf. Il s’agit, entre autres, de l’intensification des activités de jumelage institutionnalisées depuis 2014 sur décision de M. Abdelmalek Sellal, de l’optimisation de la télémédecine pour les wilayas du Sud et de la consolidation des soins à domicile, à travers le renforcement des équipes mobiles. Tous ces objectifs inscrits sur la nouvelle «feuille de route» de la santé pour le Sud ont fait l’objet de fermes instructions formulées par le ministre Boudiaf, lors de la rencontre d’hier.
De nouvelles circonscriptions de santé et 6.300 paramédicaux
En prévision de l’adoption de la prochaine loi sanitaire (déjà approuvée en Conseil des ministres et actuellement à l’examen au Parlement), cette nouvelle législation comprenant quelque 472 articles évoque la nécessité de procéder à l’élaboration d’une nouvelle cartographie pour le secteur de la Santé. Il est question d’un nouveau découpage basé sur la notion de circonscriptions sanitaires à vocation régionale. M. Boudiaf a soutenu, à ce propos, que «le choix de ces nouvelles circonscriptions doit faire l’objet, au préalable, d’une approbation consensuelle décidée de concert avec les autorités locales», mettant l’accent sur l’objectif de ce découpage et qui n’est autre que l’optimisation des méthodes de gestion des différentes structures de santé. «Nous avons, certes, réalisés des résultats probants en matière d’amélioration de conditions de prise en charge des malades du Sud, non sans veiller à conférer un climat de travail des plus idoines pour le personnel de la santé et à doter les infrastructures de tous les équipements nécessaires», a encore indiqué le ministre de la Santé.
Il a mis en exergue à cet effet que «tous les moyens colossaux dont dispose le secteur de la Santé et consacrés grâce à des investissements d’envergure réalisés par l’État soulignent l’importance de mettre en place une stratégie efficiente d’accompagnement devant assurer leur pérennité». À maintes reprises, il ne manque pas par ailleurs de rendre un hommage appuyé au Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, et ce en rappelant d’abord sa décision portant consécration d’une enveloppe financière d’un montant de 50 milliards de DA, pour l’intensification des opérations de jumelage permettant ainsi aux malades des régions du Sud de se soigner sur place, sans être transférés vers les hôpitaux du nord du pays.
Ensuite, le ministre de la Santé a mis en relief le contenu de la dérogation exceptionnelle décidée également par M. Sellal et portant sur l’affectation sur des wilayas du sud du pays, de quelque 6.300 paramédicaux à la fin de 2018. De ce fait, «le problème du manque du personnel paramédical est définitivement réglé», dit encore M. Boudiaf, précisant que ce personnel paramédical s’ajoute aux 1.450 médecins spécialistes que comptent les différentes structures de santé implantées dans le sud du pays.
2017, année de la prévention
La stratégie d’accompagnement qu’évoque M. Boudiaf implique, notamment une exploitation rationnelle des équipements, comme les scanner, à propos desquels M. Boudiaf à insisté sur leur mobilité. Aussi, la stratégie en question met en relief l’exigence, pour les responsables à la tête du secteur de la Santé dans le Sud, d’intensifier les actions de prévention. Celles-ci, préconise le même représentant du gouvernement, «doivent se déployer suivant une dimension régionale impliquant les pays frontaliers, dans le cadre d’une coopération des plus appropriées avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Union africaine (UA), dans l’objectif de consolider la lutte contre certaines maladies transmissibles». D’ailleurs, dans le cadre de la dynamisation du programme de prévention spécifique aux wilayas du Sud, le ministre a inclus en bonne place, «le renforcement de la surveillance épidémiologique au niveau des frontières», compte tenu, dit-il, «des menaces sanitaires émergeantes à potentiel endémique».
Dans la même optique, M. Boudiaf souligne aussi la nécessité d’intensifier la lutte contre les piqûres de scorpion, de même que pour les autres maladies à transmission vectorielle. Le programme spécifique de prévention pour le Sud met l’accent en outre sur l’intensification des actions de dépistage, y compris dans en milieu scolaire. Pour M. Boudiaf, le système de santé dans le Sud est en nette amélioration. Il en veut pour preuve, le bilan réalisé durant l’année 2016, qu’il a qualifié de positif. Ce bilan fait ressortir quelque 35.286 consultations effectuées dans le cadre de l’opération de jumelage, 3.017 opérations chirurgicales réussies et plus de 200 sessions de formation. «Pour le Sud, la télé-radiologie est ce nouveau défi de l’heure que doit relever le secteur de la Santé», ajoute M. Boudiaf, qui ne manque par ailleurs pas de mettre en évidence le rôle important des médias dans le succès de la stratégie mise en action par ce département stratégique.