Evaluation du coût de production de l’électricité renouvelable pour l’Algérie : Une nouvelle méthode publiée

Evaluation du coût de production de l’électricité renouvelable pour l’Algérie : Une nouvelle méthode publiée

Le coût élevé des énergies renouvelables constitue l’une des principales barrières à leur déploiement. C’est notamment le cas de l’Algérie, qui préfère utiliser le gaz naturel pour les besoins domestiques d’électricité ; au lieu d’exploiter son important potentiel en énergies renouvelables. Ce choix, est motivé par la compétitivité prétendue des énergies fossiles face aux énergies renouvelables.

Cependant, les travaux de recherche sur les contextes économiques et énergétiques nationaux, nous ont amenés à reconsidérer la méthode conventionnelle d’évaluation du coût de production de l’électricité renouvelable.

La notion du coût moyen actualisé (ou coûts lissés) est l’outil le plus répondu pour comparer les coûts unitaires des différentes technologies sur leur durée de vie économique (OCDE, 2010). Cette méthode consiste à inventorier puis évaluer la totalité des dépenses pour l’ensemble de la durée de vie du projet, une fois sommées et actualisées, cette valeur est divisée par le nombre total d’unités qui seraient produites tout au long de la durée de vie du projet.

Lorsqu’il s’agit de l’évaluation du coût moyen actualisé des technologies renouvelables, deux variables sont principalement affectées : D’une part, le coût du combustible : sachant que les sources renouvelables sont quasiment gratuites – particulièrement pour les technologies solaires et géothermiques – le coût du combustible est de ce fait nul. D’autre part, le coût du carbone. En effet, les émissions de CO2 s’en trouvent considérablement réduites du fait de l’absence de combustibles fossiles lors du processus de production d’électricité.

En raison du contexte national, nous avons fini par admettre que les économies de combustible qu’offrent les énergies renouvelables, devraient être déduites du coût d’investissement global. De la même manière, les revenus qui pourraient être engendrés à partir des économies d’émissions de gaz à effet de serre devraient être aussi déduits de l’investissement global.

Selon nos estimations, pour une centrale solaire photovoltaïque, l’évaluation des économies de combustibles sur une durée de 20 ans – la durée minimale d’une centrale photovoltaïque – s’élèveraient à plus 1,39 million de dollars. Tandis que les économies d’émissions de CO2 eq, pourrait générer 73 500 dollars sur la même période. Conjointement, ces économies s’élèveraient à 1,46 million de dollars sur la période minimale de fonctionnement de la centrale. Sachant que le coût international d’une centrale photovoltaïque d’une capacité d’un mégawatt (1MW) en 2013 était de 1,58 million de dollars (BNEF, 2014). Les économies juste de combustible et d’émission de CO2 eq réalisés sur l’ensemble de la durée de vie du projet, permettent de couvrir plus de 92 % du coût initial du projet.