C’est parti pour les examens du cycle primaire (ex-6e). 615 602 élèves subiront aujourd’hui, à travers le territoire national, les épreuves sanctionnant le cycle de l’enseignement primaire.
La clamation des résultats est prévue pour le 7 juin concernant la première session et le 2 juillet pour la deuxième. Les élèves, qui obtiennent une moyenne égale ou supérieure à 5 sur 10 à l’issue de cet examen, accèdent à la première année de l’enseignement moyen.
Quelque 3 193 centres d’examens vont abriter ces épreuves au niveau national, 70 centres de correction ont été aménagés pour l’occasion et environ 49 248 maîtres chargés de la surveillance sont mobilisés à cet effet, alors que 12 309 maîtres correcteurs encadreront ces épreuves.
L’examen, dont le coût est évalué à 515 millions de dinars, verra la participation de 321 304 garçons, soit un taux de 52,19% du nombre total de candidats et 294 298 filles soit (47,80%). Le nombre de candidats issus des écoles privées s’élève à 1 908, alors que celui des candidats aux besoins spécifiques est estimé à 131 dont, 65 handicapés moteurs et 66 handicapés visuels.
Le taux de réussite dans l’examen au titre de l’année scolaire 2008-2009, auquel ont participé 635 589 candidats, est de 83,98%, dont 2,07% des candidats ayant décroché la mention excellent, 12,75% très bien, 24,39 % bien et 30,70% assez bien, soit un total de 69,91% de taux de réussite avec mention.
Ces résultats étaient estimés alors sans précédent et d’extraordinaires, par le ministre de l’Éducation, soulignant qu’il s’agissait des meilleurs enregistrés depuis l’instauration de cet examen car ils sont, avait-il relevé, le fruit des réformes engagées dans le système éducatif.
LES RÉSULTATS DU SECONDAIRE EN CHUTE LIBRE
Les différents mouvements de protestation initiés par les syndicats autonomes qui ont secoué le secteur de l’éducation nationale cette année ne sont pas sans conséquences fâcheuses sur le cursus scolaire des élèves.
Pour Achour Idir, enseignant et chargé de communication du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), les moyennes obtenues lors des examens du premier et deuxième trimestres renseignent sur l’ampleur des dégâts occasionnés. Primo: pour les classes terminales, le nombre d’élèves ayant une moyenne de 10 sur 20 ne dépasse pas les 50%.
Secundo: les élèves de la première et deuxième années secondaires, les résultats ne sont pas, hélas, meilleurs; le nombre de ceux qui ont obtenu la fameuse moyenne de 10/20 oscille entre 38% et 47% sur l’ensemble des établissements scolaires. À titre comparatif par rapport à l’année précédente, les résultats ont enregistré un recul considérable, note notre interlocuteur. «L’année passée, les résultats ont été nettement meilleurs.
Ces derniers ont pu atteindre les 56%», affirmera-t-il. Les raisons de «cette chute libre» sont multiples. Grèves des enseignants, surcharge des programmes, emploi du temps insupportable pour ne citer que ceux-ci. Il faut noter que cette année a été caractérisée par une série de grèves organisées par les enseignants appartenant aux déférentes entités syndicales activant dans le secteur.
Ce recours à la protestation a eu comme désagrément majeur : un arrêt de cours forcé. Pas moins de cinq semaines de perdu pour les élèves. Sauf que cette grève n’explique pas à elle seule cet état de fait : il faut dire que dès le départ les choses ne se sont pas présentées sous de bons auspices.
Et pour cause, les élèves ont trouvé toutes les peines du monde à suivre normalement et dans de bonnes conditions pédagogiques, le rythme effréné des cours à cause des surcharges des programmes. Il faut ajouter, aussi, la mise en place d’un emploi du temps « le moins que l’on puisse dire insupportable pour ne pas dire antipédagogique», estiment les enseignants.
C’est pourquoi, ces derniers ont plaidé pour l’impérieuse nécessité d’alléger le programme comme seul et unique moyen à même de permettre aux élèves de souffler. Notre interlocuteur soutient que ces événements auront, aussi un effet négatif sur les résultats du baccalauréat. «Le taux de réussite cette année serait, à coup sûr, inférieur à celui de l’année passée qui est de l’ordre de 47%», soutient- il.
Toutefois, il a précisé qu’il faut attendre les sujets du BAC pour pouvoir se prononcer d’une manière fiable sur ce que pourrait être le taux de réussite cette année.
Rappelons dans cette optique que le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement scientifique technique (Cnapest) voyait du mauvais oeil le fait que des instructions ont été données, récemment, aux chefs de centres d’examen annonçant de porter à la hausse de 20 à 25 le nombre d’élèves par classe d’examen. Pour le Cnapest, «il s’agit là d’une procédure qui permettra de manipuler les résultats du BAC».
Amokrane Hamiche