Examen de passage en 1re année moyenne : un grand jour pour les enfants

Examen de passage en 1re année moyenne : un grand jour pour les enfants

Une vive joie rayonne sur les visages des enfants qui sortent précipitamment des salles d’examen. Ils cherchent du regard un visage familier pour raconter comment ils ont abordé les deux épreuves du matin : langue arabe et mathématiques.

«C’était très facile», «J’ai répondu à toutes les questions», «j’ai terminé très vite»… Les petites bouches parlent avec des gestes et des mots d’adulte.

Il y a de l’affirmation, de l’assurance… et du défi. Les petits se voient déjà grands, capables, en mesure d’affronter toutes les situations. Leur assurance est d’autant plus grande que leurs parents, leurs grands frères, leurs grandes sœurs… et aussi leurs enseignants les attendent, avec fébrilité, à l’extérieur.

Les voilà qui les accueillent avec un large sourire, un baiser sur la joue et le front, une étreinte chaleureuse mais aussi de la reconnaissance et de la gratitude. Ce jour d’examen de passage en première année moyenne (ex-6ème) est un grand jour. Un grand événement pour tous les enfants.

Les anciens en gardent toujours des souvenirs. C’est pourquoi ils insistent pour être à côté de leurs enfants en ce jour de fête. «Je me revois moi-même le jour du passage de mon examen.

Ma mère m’avait acheté une robe rouge à fleurs. Elle m’attendait avec impatience à la sortie de l’école», raconte une mère, architecte de formation, à la sortie du CEM Pasteur d’Alger. Sa fille est souriante.

Elle a très bien travaillé en maths et en arabe. Elle est forte en maths parce que sa mère l’est aussi. Elle a très bien travaillé en arabe parce que le sujet d’arabe parle justement de la mère, cet être cher au cœur de tous les enfants.

«Ça parle de la mère. Moi, j’adore ma mère», lance un enfant, habillé en vert. Les couleurs de l’équipe nationale de football.

L’examen de passage en première année moyenne s’est donc déroulé dans de bonnes conditions, jeudi dernier. Les trois épreuves d’examen (arabe, mathématiques et français) sont jugées abordables par tous les candidats.

La forte présence des parents et des frères et sœurs, ainsi que des enseignants et des chefs d’établissement –du moins à Alger- a donné davantage d’importance et de charme à cette journée.

«C’est leur enseignante. Elle est venue pour voir si les enfants ont bien travaillé. Elle fait cela chaque année et avec tous les enfants… C’est l’ancienne école», affirme une mère, toujours à la sortie du CEM Pasteur à Alger.

Au CEM Mohamed El Aïd El Khalifa, dans la commune de Kouba (Alger), une petite bagarre s’est déclarée entre deux groupes d’enfants. Des enfants d’une école publique qui s’en prennent à d’autres d’une école privée. «Ils disent que nous prétendons être supérieurs parce que nous étudions dans une école privée», raconte la petite Rania qui s’en plaint à son père.

Ce dernier réagit avec calme, jugeant l’incident mineur. Ce qui lui importe, c’est la grande joie dans laquelle est plongée sa fille sans qu’elle s’en rende compte. Elle parle à haute voix, avec des mimiques et s’élance comme si elle était seule sur un terrain de sport. Rania est joyeuse parce qu’elle a répondu juste à toutes les questions.

Elle est heureuse de voir que ses enseignantes, à leur tête la directrice qu’elle appelle affectueusement «tata Yamina», sont au rendez-vous.

Elle est aussi heureuse parce que son père est là. Il a quitté son travail avant l’heure, spécialement pour l’accueillir à la sortie de l’école. Rania n’oubliera pas ce jour. Son père non plus.

«C’est mon enfant unique. Je suis heureux de la voir heureuse. Aujourd’hui est un grand jour pour moi», dit-il.

Par Karima Mokrani