Exclusif : Noureddine Morceli et Saïd Aouita s’expliquent

Exclusif : Noureddine Morceli et Saïd Aouita s’expliquent

Morceli : «Que la fête soit»

Pour le grand rendez-vous de ce soir entre l’Algérie et le Maroc, nous avons tenu à tendre le micro à deux grandes figures du sport maghrébin et mondial, deux figures emblématiques des deux pays qui ont, pendant de longues années, hissé les drapeaux des deux pays dans les cieux du monde entier. Il s’agit de Saïd Aouita, le roi du 1500m, et de son successeur Noureddine Morceli, le prince de la discipline et digne successeur du maître incontesté. «Si j’ai à choisir entre la victoire et la préservation des relations fraternelles entre les deux peuples, je choisirai la deuxième option, sans hésiter», dira Morceli. Entretien.

C’est un grand honneur pour nous d’interviewer celui qui a hissé l’emblème national dans les cieux du monde entier, mais nous n’allons pas parler athlétisme. Si vous le permettez, nous allons parler football à l’occasion de ce grand derby maghrébin qui opposera ce dimanche (aujourd’hui, ndlr) l’Algérie au Maroc.

De mon côté, je suis très honoré de m’adresser à vous et je suis disposé à répondre à vos questions, d’autant qu’il s’agit d’un match assez particulier, entre deux pays frères, et j’espère de tout mon cœur que la rencontre se déroulera dans un grand fair-play.

Que pouvez-vous nous dire donc de ce match où l’Algérie doit impérativement battre le Maroc si elle veut rester en course pour la qualification à la CAN ?

Je dois dire d’abord que le sport, avec toutes ses disciplines, doit toujours véhiculer les mêmes valeurs. Que ce soit l’athlétisme ou le football, l’objectif est toujours le même : faire honneur au drapeau national et aux couleurs de la nation et aussi rapprocher les peuples entre eux pour consolider leurs relations.

Le sport est le symbole de la fraternité, et ce match entre l’Algérie et le Maroc ne doit pas sortir de ce cadre, en dépit de son enjeu. L’Algérie, comme vous dites, tient à gagner ce match, je le lui souhaite, mais quel que soit le nom du vainqueur, il faut respecter les valeurs fondamentales du sport.

Peut-on connaître votre pronostic pour ce match ?

Il est sûr que notre équipe va faire tout son possible pour gagner, mais la pression pèsera lourd sur elle. C’est tout à fait normal à l’occasion de ces grands rendez-vous, moi-même je ressentais une grosse pression sur les pistes avant le début de chaque course, et c’est ce que ressentaient tous les autres concurrents. Mais au final, c’est toujours celui qui fournit le plus grand effort, celui qui sait gérer la situation avec lucidité qui gagne. Je dis donc, que si l’Algérie, qui bénéficie de l’avantage du terrain et du public, fait l’effort qu’il faut et maîtrise les débats en occupant convenablement les espaces, elle décrochera une victoire. Je veux ajouter autre chose. Le public devrait aussi jouer le rôle du douzième joueur.

On voit que vous insistez beaucoup sur l’aspect fraternel entre l’Algérie et le Maroc, un point sur lequel Saïd Aouita a également insisté. Quel est le secret de cet amour que vous et Aouita portez pour chaque pays ?

Toutes mes expériences m’ont appris que les Marocains sont nos frères. Ils ont des principes, et cela, j’ai pu le vérifier à travers tout mon parcours. Là où je courais, ils étaient là, dans les gradins, avec les drapeaux algériens et marocains. Ils venaient spécialement pour m’encourager et me soutenir, et ils étaient toujours très contents quand je gagnais, comme si j’étais marocain et non algérien. Eux, ils considèrent que le Maroc et l’Algérie forment un seul pays. Ils s’approchaient de moi et ils me disaient toujours : «Tu as fait honneur aux Arabes et aux Maghrébins, nous sommes fiers de toi.» Un peuple pareil ne mérite-t-il pas tout l’amour ? Pour toutes ces raisons, je les aime et je garde toujours d’eux de très bons souvenirs.

Selon vous, quelles seront les clés d’un match comme celui-là ?

Pour gagner, il faut maîtriser ses nerfs et rester calme et concentré, même dans les moments les plus difficiles. Il ne faut pas se montrer égoïste, il faut plutôt penser à l’intérêt général. Le football est un jeu collectif. Bien entendu, il y a des situations particulières où il faut user des individualités. Il faut qu’ils prennent aussi la possession du ballon et en priver l’adversaire, tout en profitant de la moindre occasion qui s’offre devant eux.

La rencontre suscite un grand engouement et la vente des billets a connu des dérapages dangereux, ce qui a fait nourrir des appréhensions chez certains. Ne craignez-vous pas que la situation puisse déborder ?

Je prie Dieu pour que les choses se passent dans un fair-play total, du début jusqu’à la fin du match. Je répète, le sport est un moyen pour consolider les relations entre les adversaires, et non le contraire. Ce serait vraiment décevant si le match sortait de son contexte. Les supporters doivent comprendre qu’on va jouer contre des frères, et que le meilleur gagne. Les joueurs doivent se maîtriser sur le terrain, car tout écart de leur part provoquera automatiquement le public. Croyez-moi, je ne veux pas imaginer qu’un quelconque incident puisse nuire aux relations entre les deux peuples. L’Algérie et le Maroc sont plus grands que ça. Alors, que la fête soit !

On craint aussi que les gens fassent l’amalgame entre le sport et la politique en raison du froid qui caractérise les relations au plus haut niveau. Un commentaire ?

Mais que vient faire la politique dans un match de football ? Il ne faut pas laisser la voie à ceux qui veulent nager dans les eaux troubles pour semer la zizanie. Nous avons pratiqué le sport pour rapprocher les peuples et améliorer leurs relations. Pour quelles raisons a-t-on créé les jeux Olympiques ? C’est pour que le monde soit uni. J’étais dans la commission d’organisation des jeux Olympiques et notre slogan était : «Pour que les peuples du monde puissent vivre ensemble à vie.» Comme je viens de le dire, il faut faire obstacle aux gens malintentionnés pour que ce match puisse avoir lieu dans les meilleures conditions possibles. Allons recevoir nos frères marocains, il faut qu’ils se sentent chez eux, dans leur pays. Il faut montrer qu’on est un peuple hospitalier et accueillant et donner une belle image de l’Algérie.

Si on vous laisse le choix entre la victoire, la qualification à la CAN et la conservation des bonnes relations entre les deux peuples ?

Je choisirai sans hésiter de préserver les relations entre les deux peuples. Un match, c’est 90 minutes, après, c’est fini. L’amitié et la fraternité, c’est pour la vie, ça n’a pas de prix.

Dans l’interview qu’il nous a accordée, Saïd Aouita a dit tout le bien de vous. Il vous a toujours considéré comme son petit frère, et non comme un adversaire ou un concurrent. Qu’en dites-vous ?

C’est un grand honneur pour moi qu’un symbole du sport comme Aouita dise cela de moi. Si lui me considérait comme son petit frère, moi je le considère comme mon grand frère qui a été mon idole et l’exemple que j’ai suivi à l’orée de ma carrière sportive. Sans exagération aucune, ce qu’a fait Aouita pour le monde arabe restera gravé dans l’histoire. C’est lui qui a ouvert la porte des consécrations aux athlètes arabes. Avant lui, c’était les Américains et les Européens qui dominaient la discipline du 1500m.

Quel souvenir gardez-vous de Aouita ?

Sans doute lors de notre première rencontre au Mexique en 1990. Quand il m’a vu, il est venu m’inviter pour un dîner. Il était le champion du monde et le champion olympique qui a battu tous les records, mais sa modestie est inégalable. Nous avons longuement discuté. Il m’a donné beaucoup de conseils, il m’a dit que j’étais pétri de qualités, et il m’a fait savoir que j’allais être son digne successeur. C’est quelqu’un qui a toujours voulu du bien pour les autres, qui est toujours resté modeste, et c’est pour ces raisons que je l’admire.

Vous étiez le successeur de Aouita, et El Guerrouj a été votre successeur par la suite. C’est un signe, non ?

J’ai repris le flambeau de Aouita, qui n’a jamais été considéré comme un adversaire pour moi, et El Guerrouj a fait de même par la suite en me succédant. C’est comme si l’histoire a voulu rassembler les deux peuples à travers ce sport. Nous avons dominé tous les trois le 1500m, mais je suis déçu de ne voir aucun Marocain ni Algérien prendre le relais.

Connaissez-vous quelques joueurs de la sélection marocaine ?

Non, je sais seulement qu’ils évoluent tous en Europe, comme les nôtres.

Où allez-vous suivre le match ?

Je suis invité pour suivre la rencontre à Annaba et je serai donc présent au stade.

Aouita nous a fait savoir qu’il avait invité des amis algériens chez lui à Doha pour suivre le match ensemble…

Cela prouve encore que cet homme est généreux et modeste, qu’il aime les Algériens et les Arabes, et c’est pour ça qu’on l’aime.

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Saïd Aouita : «Que les 22 joueurs  nous régalent dimanche !»

Pour les plus jeunes qui ne le connaîtraient pas, Saïd Aouita a été

l’athlète maghrébin qui a ouvert la voix du succès mondial en arrachant

plusieurs records aux épreuves du fond et du demi-fond, dans les années

80. Il a été le premier homme à descendre sous la barre des treize

minutes avec 12’58’’39 sur 5000 m et premier aussi à réussir un chrono

de moins de 3’30’’ sur 1500 m, mais aussi sur les autres distances. Il

a été, bien sûr, champion du monde et médaillé d’or olympique. A la fin

de sa carrière, venait d’émerger Nouredine Morceli qui allait lui

chiper plusieurs records et la rivalité sportive entre Algériens et

Marocains battait son plein. Chaque partie réclamant le leadership du

demi-fond mondial, un peu comme il se passe aujourd’hui entre les

Guerriers du Désert et les Lions de l’Atlas. La sagesse et la

gentillesse de Saïd Aouita nous a fait penser à l’appeler de son

lointain Qatar où il travaille comme consultant sur la chaîne Al

Jazeera, pour le faire parler du match de dimanche. Et comme on sait

que dans son enfance, Aouita voulait devenir footballeur, l’échange

n’allait être que plus intéressant. Jugez-en sur pièce.

Saïd

Aouita, rien qu’à l’évocation de votre nom, on sent votre fraternité

sincère pour le peuple algérien. Pourquoi cet attachement à l’Algérie ?

Tout

simplement parce que je considère le peuple algérien comme le peuple le

plus proche de mon cœur et de ma culture. Nos deux pays et nos deux

peuples ne devraient former qu’une seule entité, tellement on se

ressemble à tous les niveaux. C’est donc normal que j’aime l’Algérie et

les Algériens.

Pourriez-vous nous parler un peu de votre rivalité sur le demi-fond avec Nouredine Morceli ?

Sincèrement,

je n’ai jamais considéré Nouredine Morceli comme un adversaire, pour la

simple raison que je l’ai toujours vu comme mon petit frère. Je l’ai

dit lorsque j’étais athlète et je continue à le dire à ce jour.

Nouredine est mon petit frère et je peux même vous assurer que c’est

l’athlète que j’apprécie le plus au monde. Vraiment ! Je le dis sans la

moindre démagogie et Dieu m’en est témoin. J’ai énormément de respect

et d’amitié pour Morceli. C’est pour cela que je ne l’ai jamais pris

pour un adversaire.

On vous

parle de cette adversité entre vous, parce que, comme vous savez,

dimanche l’équipe du Maroc sera confrontée à celle de l’Algérie à

Annaba dans un match qui s’annonce très chaud. Qu’avez-vous à dire à ce

sujet ?

Je ne comprends pas les gens qui voudraient faire de

ce match une guerre de suprématie. Pour moi, ça reste une rencontre

sportive, certes, à grand enjeu pour les joueurs, mais qui ne devrait

avoir aucune incidence sur les relations fraternelles entre nos deux

peuples. C’est un match tout ce qu’il y a d’ordinaire, car il y aura

face-à-face, onze joueurs de chaque côté du terrain et qui vont jouer

un simple match de football, rien de plus.

Ne craignez-vous pas des dérapages ?

Ce

serait vraiment idiot d’assister à des dérapages quels qu’ils soient, à

cause d’un match de football. Je ne veux même pas y penser, car

j’estime que nos deux peuples sont beaucoup plus grands qu’une victoire

ou une qualification en Coupe d’Afrique ou même d’une Coupe du monde.

Mais les deux peuples semblent chauffés à blanc pour soutenir leurs joueurs…

Quoi

de plus normal que de soutenir les joueurs de son pays. C’est dans la

nature humaine. Moi-même si vous me demandez qui je voudrais voir se

qualifier, je pourrais vous répondre que c’est le Maroc. Mais jamais au

détriment de la fraternité et des liens ancestraux qui lient nos deux

peuples. Ce serait vraiment regrettable d’assister à des dérapages.

Vraiment. On devrait s’élever plus haut que les basses querelles qui

pourraient accompagner l’esprit de compétition. Gagner, certes, mais

pas à n’importe quel prix. Pas au détriment de l’essentiel qui est la

fraternité entre les peuples. J’ai connu la concurrence du haut niveau,

mais je n’ai jamais pensé à nuire à mes adversaires pour gagner une

course. Ce n’est pas cela qui grandira le vainqueur, mais bien sa

correction et son comportement face à l’adversité et aux incertitudes

d’une compétition.

Comment évaluez-vous les chances de chacune des deux équipes ?

Elles

partent à chances égales, il n’y a pas le moindre doute. L’Algérie

possède une équipe avec des joueurs qui ont connu le très haut niveau

en se qualifiant pour la Coupe du monde. Il y a d’excellents joueurs au

sein de l’équipe d’Algérie, qui voudraient reprendre le flambeau

dignement et faire mieux que leurs aînés des années 80. Tout comme les

Marocains qui commencent à trouver leur rythme de croisière, après

avoir gagné à l’extérieur et repris la tête du groupe et qui espèrent

replacer le football marocain à la tête de l’Afrique comme par le

passé. Les deux équipes espèrent retrouver leur lustre d’antan. Ça

devrait être donc un match très costaud avec un engagement total de la

part des joueurs qui ne lâcheront rien jusqu’au coup de sifflet final.

C’est ce qui va relever un peu plus cette rencontre. Elle promet d’être

intense et très passionnante du début à la fin et tant mieux pour le

beau jeu.

Croyez-vous que le fair-play sera au rendez-vous sur le terrain aussi ?

Je

l’espère de tout mon cœur en tout cas. Tout en sachant qu’ils doivent

tout donner pour gagner leur match, les joueurs des deux camps savent

parfaitement qu’ils ont la responsabilité de leurs actes sur et en

dehors du terrain. Ils doivent garder en tête que des millions de

jeunes les regarderont. De fait, leur comportement sera très suivi

également. Ils sont obligés de jouer un football très fair-play pour ne

pas pousser les jeunes à ce que tout le monde redoute. Ils doivent être

irréprochables sur le terrain, tout en jouant à fond leurs chances.

Ce

qu’on craint le plus, c’est de voir certains s’immiscer dans cette

rencontre en brandissant les slogans politiques qu’on a l’habitude de

voir entre le Maroc et l’Algérie…

Personnellement, je ne peux

pas voir ce match autrement que comme une rencontre sportive, quel que

soit l’enjeu que vous me sortirez. Ce sera un match tout ce qu’il y a

de normal, en tout cas, pour les gens sensés. Il ne faut pas laisser

les ennemis du sport prendre place dans cet espace réservé strictement

aux sportifs. Il faut rester extrêmement vigilant pra rapport à cela.

Le monde arabe bouge dans le bon sens, ce n’est pas le moment de faire

n’importe quoi. Restons entre peuples et rien ne viendra nous séparer.

Si on maintient ce match dans son cadre sportif, rien de méchant ne se

passera. On s’en fiche des langages haineux des politiciens. Nous

devons tous œuvrer pour que la fraternité entre nos deux peuples en

sorte vainqueur. Mais c’est aussi aux joueurs de faire le nécessaire

sur le terrain pour ne pas haranguer les foules. Leur rôle sera très

déterminant.

Vous avez suivi l’équipe d’Algérie durant le Mondial ?

Bien

sûr que je l’ai suivie. J’ai vu tous les matchs des Algériens et je

vous jure par Dieu que j’ai vibré comme un Algérien. D’ailleurs, dès

que l’Algérie a été éliminée, j’ai moins suivi le reste du Mondial. Ça

devenait moins important à mes yeux.

Quels joueurs algériens vous avez appréciés ?

Pour

moi, celui qui m’a le plus marqué, c’est Bougherra ! Il a été tout

simplement impérial dans la défense algérienne. Mais il n’y a pas que

lui que j’ai aimé. Sincèrement, tous les joueurs ont été bons dans ce

Mondial. Je peux même dire qu’ils nous ont fait honneur à tous dans

cette Coupe du monde, même si j’estime qu’il y avait du potentiel pour

faire nettement mieux.

Et dans l’équipe du Maroc ?

aussi, tous les joueurs sont bons actuellement et ça fait plaisir de

les voir évoluer dans de très grands clubs d’Europe. Ça prouve qu’il y

a de la vraie valeur dans l’équipe. Comme vous tenez à ce que je vous

donne des noms, je dirai j’ai un faible pour El Hamdaoui qui ne jouera

malheureusement pas ce match, mais aussi pour le petit Boussoufa qui

m’impressionne à chaque fois que je le vois jouer tant avec son club

qu’avec les Lions de l’Atlas.

Où allez-vous voir le match, au siège d’Al Jazeera Sports avec les collègues ou avec des amis à la maison ?

Dimanche,

je serai au travail, car j’ai une émission à faire sur Al Jazeera

Sports. On va essayer de terminer vite pour se préparer à rentrer à la

maison. Pour votre information, j’ai prévu d’inviter des amis algériens

chez moi pour suivre ensemble le match.

Des journalistes algériens qui travaillent avec vous à Al Jazeera ?

Non,

pas spécialement, même s’ils sont également les bienvenus à la maison.

Mais j’ai aussi d’autres amis algériens qui travaillent à Qatar Airways

et dans certaines compagnies pétrolières ici à Doha. C’est avec eux que

j’ai prévu de suivre ce spectacle. Ce sera une ambiance typiquement

maghrébine.

Un mot pour les supporters des deux pays…

Je

voudrais surtout m’adresser aux joueurs des deux équipes pour leur

demander de tout donner dans ce match pour nous offrir un show digne du

football maghrébin. Qu’ils fassent en sorte à ce que ce match reste

longtemps dans les mémoires pour la qualité du jeu et non pour autre

chose. J’aimerais qu’ils nous régalent pour qu’on devienne plus des

spectateurs que des supporters fanatiques. J’aimerais qu’ils nous

fassent vibrer à chaque fois qu’ils auront le ballon entre les pieds et

que le meilleur gagne dimanche.