Au lendemain de l’annonce du départ des 1200 médecins algériens vers la France, le ministre de la Santé a tenté d’expliquer le phénomène. En principe, il estime que la raison réside dans le maintien dans leurs postes de médecins devant être admis à la retraite. Cette explication, tient-elle la route.
Depuis l’annonce faite par le président du SNPSP, le Dr Lyes Merabet, les réactions s’enchainent. Dans une déclaration à la presse, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a d’emblée indiqué que le phénomène ne concerne pas que l’Algérie. Ensuite il a avancé l’absence de poste de travail dans les structures sanitaires publiques.
« Dans les hôpitaux, de nombreux médecins ont dépassé l’âge de la retraite et ils sont toujours en poste. Ils ne permettent pas à la nouvelle génération de les remplacer », a-t-il affirmé. Et d’ajouter que cela fait « que nous n’avons pas de postes pour les jeunes médecins ».
En réaction à cette déclaration, le collectif des professeurs en sciences médicales rappelle que le ministre « attribue en grande partie l’absence de poste de travail au maintien dans leur fonction » des spécialistes « devant être admis à la retraite et qui continuent à exercer ».
Ces spécialistes étant « des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires professeurs et/ou anciens chefs de service », le collectif se demande comment « les quelque 100 professeurs concernés régleraient le problème de recrutement de 1200 praticiens ou de la majorité d’entre eux ? ».
« Les tentatives d’explication avancées par le ministre sont caduques »
Dans son communiqué cité par le quotidien El Watan, le collectif des professeurs en sciences médicales explique que « le départ à la retraite du professeur ayant quitté la fonction de chef de service obéit aux dispositions du ministère de l’Enseignement supérieur ».
Ce dernier « représente la tutelle administrative du corps des enseignants-chercheurs, à l’instar des autres catégories d’enseignants universitaires ». Selon ces intervenants, « ces dispositions fixent l’âge de départ à la retraite à 75 ans et sont actuellement en cours d’application par les services compétents du ministère ».
Tout cela pour dire que « les tentatives d’explication avancées par le ministre sont caduques ». Par conséquent, « il faudra chercher ailleurs les causes du départ massif des praticiens vers des cieux plus cléments », préconisent les professeurs en sciences médicales.