Désormais, l’affaire de l’exode des médecins algériens vers la France ne laisse personne indifférent. Après plusieurs déclarations suite à l’annonce du départ de 1200 médecins, l’ancien ministre et diplomate algérien Abdelaziz Rahabi livre son analyse.
Pour tenter de comprendre ce phénomène et éventuellement le stopper, l’ancien diplomate livre, dans un post publié sur sa page Facebook, une analyse centrée sur « trois réalités ». « L’exode des 1200 médecins 60 ans après l’indépendance de l’Algérie rappelle au moins trois réalités », a-t-il écrit.
En premier lieu, il estime que cela revient à la considération, pour le moins moindre, que porte la société à l’égard de ses médecins. La première réalité est liée, selon lui, « au peu de considération que la société dans son ensemble, pouvoir et peuple, accorde à ses élites qui sont pourtant le produit d’efforts, de l’excellence et du savoir ».
La seconde réalité réside, toujours selon l’analyse de Rahabi « dans les conditions générales d’exercice de la médecine en Algérie ». Ces conditions « font que ni le citoyen, ni le corps médical qui a subi toutes les formes de répression, ni les pouvoirs publics ne sont satisfaits de la situation actuelle dans ce secteur ».
« L’absence de perspectives »
Ensuite, l’ancien diplomate estime que, « tout autant que les harraga », « les médecins souffrent de l’absence de perspectives et de la dégradation du cadre de vie qui ne favorisent pas l’épanouissement humain auquel aspire toute personne humaine ».
Il convient de rappeler que ces interventions interviennent suite à l’annonce du départ imminent de près de 1200 médecins algériens vers la France. L’information a été donnée, la semaine dernière par le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyes Merabet.
Selon lui, ces médecins spécialistes ont obtenu l’examen EVC (épreuves de vérification des connaissances), qui devra leur permettre d’exercer dans les hôpitaux français. Les résultats de l’examen ont été publiés le 4 février dernier.
L’information est vite devenue virale suscitant moult réactions. En explication à cela, le premier responsable du secteur, le Pr Abderrahmane Benbouzid affirme que le phénomène « ne concerne pas uniquement l’Algérie ». Comme autre facteur cité par le ministre ; le départ à la retraite qui fait défaut, empêchant ainsi les jeunes médecins d’avoir des postes dans les hôpitaux algériens.