À côté de tous les problèmes dont souffre secteur sanitaire en Algérie, celui de l’exode des médecins constitue l’un des plus importants. Entre ceux qui choisissent de s’installer à l’étranger et ceux qui se tournent vers le secteur privé, le secteur public est le plus touché par ce phénomène.
Pour le premier cas de figure, les départs des médecins, toutes disciplines confondues, vers l’étranger inquiètent, au plus haut point, le Conseil national de l’Ordre national des médecins. Selon son président (CNDM), le Dr Mohamed Bekkat Berkani les chiffres sont de plus en plus inquiétant.
Rapporté par le quotidien El Watan, l’intervenant fait état de près d’une cinquantaine de demandes de délivrance des certificats d’exercice et de bonne conduite sont enregistrées par semaine au niveau du CNDM. Le nombre des médecins désirant quitter le pays augmente chaque année.
Pour ce qui est des destinations convoitées des médecins algériens, l’on constate que la France occupe la première place avec 80% des praticiens se dirigent vers ce pays, selon la même source. Or, Dr Bekkat Berkani affirme que d’autres destinations sont de plus en plus choisies telles que l’Allemagne et certains pays du Golfe.
Affirmant qu’il s’agit d’une véritable « hémorragie cataclysmique », l’intervenant déplore que « l’Algérie forme chaque année un nombre important de médecins pour la France ». Cela dit, i avance que sur les « 15 000 médecins algériens qui exercent en France, 5000 sont en cours de régularisation ».
Si ces médecins préfèrent ne plus revenir au pays et d’autres se préparent pour rejoindre d’autres pays, notamment européens, le président de l’ordre des médecins cite comme raison « la dégradation des conditions socioéconomiques et socioprofessionnelles ».
L’exode vers le privé : l’autre souci du secteur sanitaire public
Aussi inquiétante soit-elle, cette situation n’est hélas pas le seul souci du secteur sanitaire algérien, notamment public. En effet, d’autres chiffres avancent un autre exode, qui touche cette fois-ci le secteur public vers le privé et d’autres disciplines.
Au sein du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), l’on indique que sur les 50 000 médecins spécialistes formés durant les dernières 20 années, seuls 14 000 sont restés dans le secteur public. En revanche près de 13 000 d’entre eux ont choisi le privé. Le reste choisit de quitter carrément le pays.
Ainsi, le secteur public souffre énormément du manque de spécialistes, comme conséquence directe à cette situation. Dans une déclaration rapportée par le quotidien Le Soir d’Algérie, le président du même syndicat n’a pas hésité à pointer le ministère de la Santé comme 1er responsable.
À ce propos, l’intervenant estime « qu’il n’y avait pas de statut particulier plus discriminatoire que celui des médecins spécialistes ». C’est pour cela qu’il propose comme solution immédiate à cela la révision des clauses du statut particulier qu’il qualifie d’injustes.