Le ministre de l’Énergie Adelmadjid Attar s’est exprimé, hier mercredi 20 janvier, sur plusieurs points en lien avec le marché pétrolier et du gaz de l’Algérie, notamment la question de l’exploitation du gaz de schiste.
Dans un entretien accordé à l’agence de presse multimédia russe Sputnik, Attar a d’abord parlé de la capacité de l’Algérie de remplir ses engagements en matière de fourniture de gaz, notamment auprès de ses clients européens.
Sur ce point, il dira que, malgré que la consommation gazière interne est en hausse constante, « nous pouvons répondre à la fois à la demande du marché national et à celle du marché international ».
« Nous sommes totalement fiables sur ce plan et avons la capacité de remplir nos engagements internationaux en matière de fourniture en gaz naturel », a-t-il d’emblée rassuré.
En revanche, le ministre a estimé que « si nous n’améliorons pas les capacités de production, nous serons tenus de diminuer les quantités à l’export à l’horizon 2030 ».
Et c’est pour cela, continu Attar, qu’il faut « augmenter le taux de récupération de nos gisements, développer tous les puits aussi petits soient-ils et, surtout, faire de nouvelles découvertes ».
« Pour l’heure, l’exploitation du gaz de schiste n’est pas possible »
Et c’est ici que le premier responsable du secteur énergétique répond à une question sur une éventuelle augmentation des capacités à l’horizon 2030 à travers l’exploitation du gaz de schiste.
D’emblée, le ministre écarte toute éventuelle manœuvre d’exploitation de cette richesse dans l’immédiat. Cependant, il n’a pas carrément fermé la porte sur une exploitation rentable à l’avenir, dans le respect de l’environnement.
« Non, nous ne misons pas sur le gaz de schiste. Ce gaz est là, il s’agira de l’exploiter à l’avenir de façon rentable et en respectant l’environnement mais pour l’heure, cela n’est pas possible. Et ce n’est pas pour demain », a-t-il déclaré.
« Beaucoup pensent que je suis contre les énergies renouvelables »
Dans le même sillage, Abdelmadjid Attar indique que « la solution de l’Algérie est la réussite de sa transition vers les énergies renouvelables et les économies d’énergie ».
S’agissant du projet des énergies renouvelables Desertec, le ministre s’est exprimé sur les raisons de l’abondant du projet Algéro-allemand.
« Beaucoup pensent que je suis contre les énergies renouvelables depuis que j’ai dit qu’il fallait oublier définitivement le projet Desertec, présenté par certains comme étant un programme allemand », a-t-il indiqué.
Et d’expliquer : « Desertec est une association qui s’est transformée en forum puis en bureau d’études. Il est installé à Dubaï et est constitué essentiellement de sociétés chinoises qui n’ont rien à voir avec l’Allemagne ».
L’Algérie a signé un partenariat énergétique avec l’Allemagne, il est en place depuis 2015. Voilà plus de dix ans que je défends le développement des énergies renouvelables, seulement il ne faut pas le faire avec l’importe qui », a-t-il encore ajouté.