Exploitation du gaz de schiste: Guitouni réitère son caractère inévitable

Exploitation du gaz de schiste: Guitouni réitère son caractère inévitable

Sans détour et toujours aussi catégorique sur l’épineuse question de l’exploitation du gaz de schiste, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, est revenu comme à la charge pour étaler au grand jour l’ambition de l’Algérie d’avancer encore plus vite qu’on pouvait le croire dans cette perspective.

Depuis quelques semaines, du gaz de schiste ça parle de partout, dans tous les sens après qu’un premier grand pas eut été franchi il y a quelques mois, lorsque le même ministre de l’Energie, à partir de la tribune que lui offrait la 8e édition de la North African Petroleum Exhibition and Conference d’Oran, faisait savoir que l’Algérie a désormais dépassé le stade de la réflexion quant à la nécessité ou non de l’exploitation du gaz de schiste pour passer désormais à sa faisabilité dans la perspective de capitaliser les ressources du sous-sol algérien classé parmi les trois plus riches au monde avec les Etats-Unis et l’Argentine en schiste. Cette fois, c’est de Naâma, samedi soir, que Mustapha Guitouni, tout en affirmant que les efforts se poursuivent pour accroître les capacités dans le domaine d’exploration et de forage de nouveaux bassins d’hydrocarbures et s’étendent au nord du pays et à la mer, il a surtout réitéré l’inévitabilité pour l’Algérie d’opter pour l’exploitation du gaz de schiste et ce, partant de son importance dans la maîtrise des prix de l’énergie sur le plan mondial, des contrats d’exportation et de la demande de consommation de cette énergie, a expliqué Mustapha Guitouni avant de faire état d’études d’exploration de nouveaux bassins ayant cours à travers plusieurs wilayas tout en précisant que «si les résultats ne sont pas concluants, aucune opération de forage ne sera initiée».

Un sujet – l’exploitation de schiste – qui était à peine effleuré jusqu’à il y a encore quelques mois pour, désormais, constituer un des thèmes de l’heure puisqu’il apparaît que sans le schiste, l’Algérie pourrait perdre sa place dans le cercle des pays majeurs producteurs d’hydrocarbures, ceci d’autant que, d’autre part, la consommation interne du gaz est en nette croissance de même que la demande, comme le soulignait le ministre samedi soir lors de sa sortie à Naâma, emboîtant le pas, ainsi, une petite semaine après au P-dg de Sonatrach, Abdelmoumene Ould Kaddour, qui expliquait à partir de Ouargla que l’Algérie était passée à la vitesse supérieure dans son objectif de passer à l’exploitation de son gaz et pétrole de schiste.

Ainsi, depuis quelques semaines, l’on s’accorde à dire ici et là que l’exploitation entrera dans sa phase active dans un délai ne devant pas dépasser les cinq ans et, d’ores et déjà, un contrat — le premier du genre — a été paraphé avec des partenaires la semaine dernière, BP et Equinor en l’occurrence, pour l’exploration et le développement du gaz de schiste dans la région d’In Salah sur la base des résultats de l’étude réalisée en 2013 par Sonatrach et BP, un acte concret qui entre dans la «stratégie 2030» mise au point par Sonatrach qui prévoit une production d’environ 20 milliards de mètres cubes de gaz non conventionnel à l’horizon 2030.

Azedine Maktour