Exploitation économique des enfants : une centaine de cas signalés depuis janvier

Exploitation économique des enfants : une centaine de cas signalés depuis janvier

ALGER – La Déléguée nationale, présidente de l’Organe national de protection et de promotion de l’enfance (ONPPE), Meriem Chorfi a indiqué, mardi à Alger, que quelque 100 cas d’exploitation économique d’enfants ont été enregistrés via le numéro vert (11-11) depuis le mois de janvier 2019.

« Depuis le mois de janvier, l’ONPPE a enregistré, via son numéro vert (11-11), quelque 100 signalements de cas d’exploitation économique d’enfants, dont le plus grand nombre durant le mois de Ramadhan et concerne la vente de produits alimentaires dans la rue et même au niveau des autoroutes, ce qui représente des situations de danger impliquant une intervention », a déclaré Mme Chorfi Dans un entretien à l’APS, la veille de la Journée mondiale contre l’exploitation économique des enfants (12 juin).

Elle a fait savoir, à ce propos, que les signalements de cas d’exploitation économique des enfants ont été transférés en majorité aux services du milieu ouvert relevant du ministère de Solidarité national, composés de spécialistes, d’assistants sociaux, de psychologues et des militants de droits de l’homme en charge de la protection sociale des enfants au niveau local, et ce en coordination avec les instances et institutions concernées par l’enfance.

Le service du milieu ouvert a pour mission d’assurer le suivi de la situation des enfants en danger à travers la prise de mesures nécessaires, une fois vérifiée la véracité des informations reçues.

Dans ce contexte, Mme. Chorfi a fait savoir que le service du milieu ouvert offre parfois son assistance à la famille de l’enfant en question en coordination avec les juridictions compétentes à l’instar des directions locales de l’action sociale (DAS).

La loi 15-12 relative à la protection de l’enfant a durci les sanctions à l’encontre de toute personne coupable d’exploitation économique d’un enfant, a-t-elle rappelé, soulignant que l’article 139 stipule que quiconque exploite économiquement un enfant est ‘ »est puni d’un emprisonnement d’un an à trois ans et d’une amende de 50.000 DA à 100.000 DA ». Cette peine est portée au double lorsque l’auteur de l’infraction est un ascendant de l’enfant ou responsable de sa sauvegarde », a-t-elle précisé.

Mme Chorfi a ajouté que l’enfant en danger est, aux termes de l’article 2, « l’enfant dont la santé, la moralité, l’éducation ou la sécurité sont en danger ou susceptible de l’être, ou dont les conditions de vie ou le comportement sont susceptibles de l’exposer à un danger éventuel ou compromettant son avenir, ou dont l’environnement expose son bien-être physique, psychologique ou éducatif au danger ».   

L’exploitation économique de l’enfant notamment son emploi ou son astreinte à un travail l’empêchant de poursuivre ses études ou nuisible à sa santé ou à son bien-être physique et/ou moral est considérée fait partie des situations exposant l’enfant au danger, a fait savoir la présidente de l’ONPPE.

Affirmant que la protection de l’enfant contre l’exploitation économique « est une responsabilité qui incombe à toute la société », Mme Chorfi a plaidé pour « la conjugaison des efforts », d’autant que certaines situations, a-t-elle expliqué, échappent à tout contrôle à l’instar de l’exploitation des mineurs dans le transport des marchandises au niveau des marchés parallèles.

A ce propos, la Déléguée nationale à la promotion et à la protection de l’enfance a exhorté les contribuer au signalement, qui reste le moyen de lutte le plus efficace, car permettant l’intervention en temps opportun.