Les ministères des Affaires étrangères et de l’Habitat enquêtent sur des dizaines de biens immobiliers occupés, depuis des dizaines d’années, par des missions diplomatiques en Algérie et qui sont désormais habités par des citoyens dont on ne sait comment.
L’action menée par les deux ministères a pour but de recouvrir les impayés de loyers que les représentations diplomatiques doivent à l’Algérie.
Selon quelques documents parvenus à notre rédaction, il existe de nombreux biens appartenant aux Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI), pour la plupart érigés dans les quartiers chics de la capitale. A titre d’exemple, l’appartement mis à disposition de l’ambassade du Yémen, rue Ahmed Réda Houhou, est occupée par une famille algérienne. Idem pour une maison mise à disposition de l’ambassade d’Angola, sise rue Mustapha Ferroukhi, qui a été fermée sans pour autant prévenir les autorités locales. En outre, un individu a occupé l’appartement de l’ambassade de Malte qu’il a transformé en bureau d’avocat.
En effet, le phénomène ne se limitait pas aux biens accordés initialement à des ambassades, car il concerne également les six (6) biens qu’occupait Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) depuis les années 1980 à Alger, notamment rue Krim Belkacem, le colonel Lotfi…Selon les mêmes sources, ils sont habités par nombre de familles, dont un a été accordé à une famille par le ministère des Affaires étrangères tandis que le Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA) siège dans un immeuble de sept (7) étages.
Les mêmes documents ont souligné qu’un chauffeur au MAE occupe un bien immobilier à “Sacré Cœur” sur les hauteurs de la capitale, qui contient un jardin et un parking mis auparavant à disposition de l’ambassade du Maroc, alors qu’un fils d’un fonctionnaire au même ministère occupe lui-aussi un bien immobilier, rue Zighoud Youssef, placé sous l’autorité de l’ambassade de Danemark. L’affaire est en justice.
Un autre bien immobilier mis à disposition de l’ambassade de l’ex-URSS, rue colonel Krim Belkacem, est occupé par un individu depuis 2001. C’est le cas d’un autre bien sis rue Victor Hugo où siège le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP).
Plusieurs autres biens appartenant à l’OPGI de Bir Mourad Rais ont changé d’occupants à l’insu des autorités du pays, entre autres ceux des ambassades de Turquie, de l’Inde, de l’ex-Tchécoslovaquie.
D’après des correspondances des départements de Abdelwahid Temmar et Abdelkader Messahel, des dizaines de biens immobiliers autres ceux de la capitale sont dans une même situation, en l’occurrence à Boumerdès, Constantine, Ouargla, Tindouf et Tamanrasset.
Notons que les sommes dues à l’OPGI sont évaluées à 292 milliards de centimes.
Abdeslam Sekia / Traduit par: Moussa. K.