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L’unité de production d’ammoniac de l’usine de fertilisants Fertial, à Annaba, est hors service depuis avant-hier, suite à l’explosion d’un pipe à gaz, suivie d’un incendie provoquant quelques dégâts matériels et un blessé. Les activités de cette unité, considérée comme le cœur battant de l’usine, et dont la capacité de production journalière est de 1 000 tonnes d’ammoniac, seront à l’arrêt pour «quelques jours», selon Abdelghani Lourissi, directeur adjoint de l’usine.
L’incident serait dû, selon la direction de Fertial à la perte de confinement du gaz de synthèse riche en hydrogène, au niveau de la section de synthèse de l’unité d’ammoniac. «La libération du gaz a occasionné une déflagration suivie d’un départ de feu», indique la même source, qui a tenu à rassurer les citoyens qui étaient inquiets de voir un épais nuage de fumée blanchâtre recouvrir la ville. «Aucune libération d’ammoniac ni d’autres substances toxiques pour les collaborateurs, la population limitrophe ou l’environnement général n’est survenue», a affirmé la direction de Fertial dans un communiqué de presse adressé à notre rédaction.
L’incendie provoqué par l’explosion a pu être maîtrisé en une quinzaine de minutes grâce au déclenchement du plan d’intervention interne de l’usine et à la conjugaison des efforts des équipes internes et celles de la Protection civile. Quatre camions anti-incendie, cinq ambulances dont une médicalisée et 36 éléments de la Protection civile, supervisés par 5 officiers du même corps constitué, ont été mobilisés pour cette opération. Une seule victime, âgé de 36 ans, a subi des brûlures de deuxième degré au niveau de différentes parties du corps. Il s’agit d’un opérateur qui effectuait sa ronde habituelle au moment de l’accident. Celui-ci a immédiatement été évacué vers le service des brûlés à l’hôpital Ibn-Sina (Caroubier) après avoir reçu les premiers soins au niveau du service médical de l’usine. A l’heure où nous mettions sous presse, la victime était encore hospitalisée et son état est stationnaire.
Pour ce qui est des dégâts matériels, seuls des tuyaux, des câbles électriques et quelques équipements secondaires ont été endommagés. «Les premiers éléments montrent qu’aucun équipement stratégique n’a été endommagé sachant que l’expertise en cours le déterminera avec plus de précision», révèle encore la direction de Fertial, qui précise qu’il a été procédé au «déclenchement automatique du processus de mise à l’arrêt ordonné de l’unité conformément aux procédures préconisées par le constructeur».
«Une équipe multidisciplinaire a été constituée pour mener à bien les investigations nécessaires en vue de cerner les causes racines, ce qui permettra la mise en place de barrières complémentaires appropriées pour éviter, à l’avenir, la répétition d’un tel événement», nous a-t-on encore appris. L’arrêt de quelques jours, décidé par la direction de Fertial, devrait permettre à cette équipe d’évaluer les dégâts spécialement la câblerie, la plus touchée par la sortie de gaz de synthèse dont l’hydrogène auto-inflammable.
Un nuage de fumée blanchâtre sur la ville
Un grand nombre de citoyens se demandaient, avant-hier, si l’épais nuage de fumée blanchâtre, qui recouvrait une bonne partie de la ville, était dangereux pour la santé. Venant de Fertial, principal producteur d’ammoniac en Algérie, cette fumée ne pouvait être, dans l’esprit du commun des citoyens, que de l’ammoniac, un gaz acide et un irritant très puissant, qui provoque des irritations cutanées et attaque les yeux, le nez, la gorge et les voies respiratoires. L’ammoniac peut être mortel à un taux très élevé. Mais cette hypothèse est à exclure. Le gaz rejeté dans l’air serait, selon le président du syndicat de Fertial, de l’hydrogène et ne présenterait donc aucun risque sanitaire.