Face à la question d’un parlementaire sur la hausse alarmante des divorces en Algérie, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaâ, a apporté une réponse nuancée. Il a souligné que ce phénomène, bien qu’inquiétant, n’était pas propre à l’Algérie et s’observait dans de nombreux pays. Selon lui, les causes sont multiples et dépassent largement le cadre juridique.
Le ministre a expliqué que les études montrent que le recours à la justice intervient souvent en dernier ressort, lorsque le couple a déjà épuisé toutes ses ressources et que la relation est irréversiblement rompue.
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Malgré cela, les tribunaux algériens déploient des efforts considérables pour tenter de concilier les époux, faisant appel à des membres de la famille ou dans certains cas, à des imams. Toutefois, si l’un des deux conjoints, ou les deux, persistent dans leur décision de divorcer, le juge est tenu d’accorder le divorce, conformément à la loi et à la Charia.
Divorces en Algérie : Le ministre Boudjemaâ appelle à une prise de conscience collective
Lotfi Boudjemaâ a également mis en avant le rôle crucial de la prévention et de la sensibilisation. Il a appelé à une mobilisation de tous les acteurs de la société, notamment à travers une action de sensibilisation menée par les organismes et associations s’occupant des questions familiales, pour mieux préparer les jeunes au mariage et leur inculquer les valeurs de la responsabilité et de l’engagement.
Pour le ministre, la problématique du divorce ne réside pas tant dans les lois que dans les profondes mutations que connaît la société et qui ont un impact direct sur les relations familiales. Les changements économiques, sociaux et culturels ont modifié les attentes et les comportements des individus, rendant la vie conjugale plus fragile.
Les avis divergent sur les causes de cette hausse des divorces. Certains y voient l’émancipation économique des femmes, qui leur permettrait d’envisager le divorce plus sereinement. D’autres pointent du doigt des facteurs sociaux plus généraux, tels que l’individualisme croissant ou la difficulté à concilier vie professionnelle et vie familiale.
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En réponse à l’interpellation de la députée Khadidja Belkadi, qui demandait des mesures pour lutter contre ce fléau, le ministre de la Justice a donc souligné la complexité de la question et la nécessité d’une approche globale, associant prévention, médiation et adaptation des législations.
En résumé, le ministre de la Justice considère que l’augmentation des divorces en Algérie est principalement liée à des évolutions sociétales et à des changements de mentalités.
Bien que les lois algériennes offrent des possibilités de conciliation, la décision de divorcer revient en dernier ressort aux époux. Pour lutter contre ce phénomène, il est essentiel de renforcer la prévention et de sensibiliser les jeunes aux enjeux du mariage.