Expo-finances 2016 : Les assureurs en opération « séduction » pour aller plus vers les assurances non-obligatoires.

Expo-finances 2016 : Les assureurs en opération « séduction » pour aller plus vers les assurances non-obligatoires.

Le 6e Salon des banques, assurances et produits financiers est organisé en marge de la Foire de la production algérienne à la Safex.

Parmi les entreprises présentes, les compagnies d’assurances qui ont investi une grande part des espaces du salon pour se faire connaître auprès du grand public, un public souvent réticent aux assurances non-obligatoires.

« Nous sommes présents au salon pour faire connaître nos nombreuses offres à des tarifs très avantageux », confie la représentante de la Société algérienne des assurances (SAA), plus importante compagnie d’assurance d’Algérie en termes de parts de marché. La phrase quant aux tarifs n’est pas anodine, tous les assureurs exposants sont d’accord pour dire qu’il n’y a pas une réelle culture de l’assurance en Algérie.

« Le citoyen algérien, avec un pouvoir d’achat très réduit et actuellement en nette baisse, ne contracte que les assurances obligatoires comme pour le véhicule.

Il ne veut pas réserver un budget à d’autres assurances qui pourtant, peuvent s’avérer nécessaires pour lui», plaide le représentant de Caarama, filiale de la Caar dédiée à l’assurance personne. « Même l’assurance habitation, qui est devenue obligatoire après le séisme de 2003, n’est pas toujours souscrite. L’Algérien n’a pas la culture de l’assurance, alors qu’en Europe, on assure tout, même ses animaux domestiques !», déplore un représentant de l’Algérienne des assurances (2A).

Absence de la culture d’assurance

Pour les assureurs, les prix et les différentes offres qu’ils proposent à la clientèle sont autant d’efforts pour inciter le citoyen à prévoir « un fonds d’épargne destiné à l’entourage de la personne qui y souscrit en cas d’accident ou de décès ». « Notre chiffre d’affaires a quadruplé depuis la création de notre filiale par la Caat, on est en plein développement. », s’enthousiasme quant à elle la directrice commerciale de Tala Assurances.

« On compte actuellement onze agences à travers le territoire national pour proposer tout ce qui est assurances voyages, assurances individuelles en cas d’accident que contractent surtout les personnes exerçant une profession libérale, mais aussi les assurances de groupes auxquelles souscrivent les chefs d’entreprise pour couvrir leurs employés », confie-t-elle. Autre argument de poids que met en avant les assureurs, « le barème de remboursement de la Cnas, inchangé depuis 1984 », alors que les dépenses de santé en Algérie ne cessent de s’accroître pour les citoyens qui ont de plus en plus de mal à y faire face. Sans oublier les frais de soins en inadéquation avec les modestes revenus de la majorité des Algériens.

Pour permettre un développement plus conséquent et un rééquilibrage des budgets des assureurs, ils appellent notamment à revoir à la hausse le plafond des abattements fiscaux pour les assurés lorsqu’ils souscrivent une assurance. A l’heure actuelle, les personnes qui souscrivent volontairement un contrat d’assurance de personnes (individuel ou collectif), d’une durée minimale de huit ans bénéficient au titre de l’IRG d’un abattement égal à 2 % du montant de la prime nette versée dans la limite de 20 000 DA.

L’appel aux entreprises

Les opérateurs algériens qui exportent les produits locaux vers les quatre coins du monde souscrivent plus volontiers des assurances. Un choix qui s’explique en grande partie par les grosses sommes en jeu lorsqu’il s’agit de transactions à l’international.

La Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations (Cagex) propose aux entreprises algériennes de souscrire des assurances pour, par exemple, remédier au non-paiement des marchandises par des clients étrangers, mais aussi pour se prémunir des risques de catastrophes naturelles ou risques dits « politiques ».

« Grâce à notre réseau de partenaires, nous pouvons accompagner les opérateurs algériens pour s’assurer de l’identité des entreprises avec lesquelles ils échangent. Cela permet de connaître leur santé financière et d’adapter dans un second temps l’assurance au taux de risque», explique Hafida Amina Kerri, membre de la direction commerciale de la Cagex.

« C’est dans ce cadre-là que nous fournissons de gros efforts de communication pour faire connaître nos services auprès des exportateurs algériens », assure-t-elle. La compagnie, présente au Salon de la finance actuellement, a été créée suite au décret 96/06 afin de promouvoir les exportations algériennes hors hydrocarbures.

Un point sur lequel l’Etat porte de gros efforts afin de rééquilibrer les finances du pays.

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a d’ailleurs insisté sur la nécessité de promouvoir les produits locaux et d’encourager leur export lors de sa visite d’inauguration mercredi dernier de la Foire de la production algérienne.