Exportations de dattes : La nouvelle orientation économique se met en place

Exportations de dattes : La nouvelle orientation économique se met en place

«La réorientation de l’économie nationale est une nécessité et une exigence imposée par la conjoncture économique internationale», a affirmé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Sétif.

«La réorientation de l’économie nationale est une nécessité et une exigence imposée par la conjoncture économique internationale», a affirmé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Sétif.

Précisant davantage sa pensée, il a ajouté que «nous sommes condamnés à engager rapidement des réformes profondes pour mettre les jalons d’une économie compétitive et diversifiée, capable de sortir le pays de la dépendance aux hydrocarbures». Pour contribuer au débat sur les voies et moyens de sortie de crise, la Chaîne I de la radio nationale a invité, jeudi dernier, un représentant du ministère du Commerce et un opérateur économique public pour parler des exportations de dattes algériennes, en tant que source appréciable de recettes hors hydrocarbures pour le pays. Dans ce contexte, il faut rappeler l’intérêt particulier accordé par l’État à cette filière qui fait partie des dix filières stratégiques auxquelles les pouvoirs publics consacrent un soutien total de 200 milliards de dinars par an.

L’invité de la Chaîne I de la radio nationale, M. Messaoud Bekah, directeur des échanges commerciaux au ministère du Commerce, a affirmé que plus de 50 exportateurs algériens de dattes ont bénéficié, en 2014, du soutien de l’État, en matière de compensation des pertes dues au transport international. Le nombre d’exportateurs de dattes a augmenté ces derniers mois, a-t-il ajouté, avant de préciser que, durant le premier semestre de l’année en cours, 30 sociétés exportatrices ont bénéficié de 12,5 milliards de centimes à cet égard. Pour sa part, le responsable de la société «Djanoub dattes» a déclaré que son entreprise exporte près de 1.000 tonnes de dattes annuellement, estimant que cette quantité peut augmenter facilement, avec le renforcement des moyens de production de la société, qui est capable, selon lui, de placer jusqu’à 5.000 tonnes/an de ce produit à l’étranger. Plusieurs facilités ont été accordées par l’État, ces derniers temps, aux exportateurs algériens de dattes, rappelle-t-on, s’agissant notamment de la mise en œuvre du système du «Couloir vert». Il faut savoir que l’Algérie dispose d’une superficie phoenicicole de 165.000 hectares environ, qui se décline aussi sous forme de 18 millions de palmiers, qui ont produit quelque 840.000 tonnes de dattes en 2013, toutes variétés confondues, selon le site web de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI). La wilaya de Biskra est la première région phoenicicole du pays, avec 25.6% de la superficie totale, 23,1% du nombre total de palmiers dattiers, 37% de la production nationale de dattes. Elle est suivie par la wilaya d’El-Oued avec respectivement 22%, 20,5% et 25,6%. Ces deux wilayas totalisent, à elles seules, 62,6% de la production nationale des dattes. Dans ce contexte, il faut savoir qu’il a plusieurs variétés de dattes, mais seules quelques-unes ont une importance commerciale. C’est le cas de «Deglet Nour», la plus réputée au monde, de «Ghars», de «Garbaï» et de «Tafezouine». La production par variétés de dattes est variable, selon les années. Elles se situent à près de 300.000 tonnes pour Deglet Nour, 110.000 tonnes pour le Ghars et 220.000 tonnes pour Degla beïda. Avec 10% de la production mondiale de dattes, l’Algérie arrive au 7e rang derrière l’Égypte (1er producteur mondial), l’Iran, l’Arabie saoudite, les EAU, l’Irak et le Pakistan. En termes d’exportation, le volume de dattes exportées est variable selon les années, et se situe autour de 12.000 tonnes par an.

Les recettes d’exportation représentent 40% du montant total des exportations agricoles algériennes. Pour promouvoir le produit algérien sur les marchés internationaux, s’agissant notamment de la valorisation et de l’exportation des dattes, tous les acteurs du marché de la datte en Algérie, producteurs et exportateurs, se sont réunis, le mois de mars dernier à Tamanrasset, sous la présidence de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), ajoute-t-on, pour élaborer une stratégie de création de coopératives régionales destinées à la mise en place d’un consortium d’exportateurs de dattes». Selon ses promoteurs, il s’agit d’un premier pas, qui sera suivi par d’autres, pour assurer la promotion des autres produits à l’exportation, dans le cadre de la mise en place d’une nouvelle orientation de l’économie nationale.

Mourad A.