Exportations : la Tunisie capte une part croissante de l’électricité algérienne

Exportations : la Tunisie capte une part croissante de l’électricité algérienne

L’Algérie poursuit sa montée en puissance sur l’échiquier énergétique régional. En 2024, ses exportations d’électricité ont franchi un cap inédit, avec des revenus qui dépassent les 268 millions d’euros. Au cœur de cette dynamique, la Tunisie, qui dépend désormais de l’Algérie pour une part significative de sa consommation électrique. À l’horizon, une ambition plus vaste se dessine, connecter les deux rives de la Méditerranée.

À la fin février 2025, l’électricité en provenance d’Algérie couvrait 14 % de la consommation totale tunisienne. Ce chiffre, révélé par le Moniteur tunisien de l’énergie et des mines, illustre la solidité des liens énergétiques entre les deux pays. Il reflète aussi le rôle croissant de l’Algérie dans l’approvisionnement régional. À un moment où les enjeux énergétiques se font plus pressants.

L’interconnexion entre les réseaux électriques algérien et tunisien permet actuellement de transférer jusqu’à 500 mégawatts, une capacité qui soutient directement la stabilité du réseau tunisien. La Tunisie, dont 96 % de l’électricité provient du gaz naturel, s’appuie ainsi sur une source extérieure plus diversifiée pour répondre à ses besoins croissants.

Exportations d’électricité : des revenus records pour l’Algérie en 2024

L’exportation d’électricité ne constitue plus une simple activité complémentaire. Elle devient un véritable levier économique. En 2024, les ventes algériennes à l’étranger ont généré plus de 268 millions d’euros, selon Sonelgaz, soit une hausse de 22 % par rapport à 2023.

Cette progression s’inscrit dans une stratégie longuement préparée. Qui consiste à augmenter la capacité de production, moderniser les centrales, sécuriser l’approvisionnement interne et développer les infrastructures de transport. Cette vision structurée a permis à l’Algérie de se positionner comme fournisseur fiable et compétitif. « Cette hausse confirme la rentabilité de notre modèle », a affirmé Khalil Hedna, porte-parole de Sonelgaz, dans un entretien accordé à El Moudjahid.

La Tunisie, mais aussi la Libye… et bientôt l’Europe ?

Si la Tunisie constitue le principal partenaire actuel, la Libye figure déjà dans les plans d’extension du réseau algérien. Les besoins y sont en forte croissance, et l’interconnexion avec l’Algérie pourrait offrir une solution concrète et rapide.

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Mais l’ambition ne s’arrête pas aux frontières maghrébines. Un projet d’interconnexion entre l’Algérie et l’Italie est actuellement à l’étude. Une fois concrétisé, il offrirait la possibilité à l’Algérie d’exporter de l’électricité (verte ou conventionnelle) vers l’Europe. Renforçant ainsi sa position de passerelle énergétique entre le continent africain et le sud du continent européen.

Un modèle énergétique tourné vers l’avenir

Le développement des exportations d’électricité témoigne d’un changement de paradigme dans la stratégie énergétique algérienne. Il ne s’agit plus seulement de répondre à la demande interne, mais de s’ouvrir, de manière proactive, aux marchés voisins et au-delà.

Pour accompagner cette trajectoire, l’Algérie devra continuer à investir dans ses infrastructures, à diversifier ses sources de production, et à s’adapter aux standards internationaux, notamment pour répondre aux exigences des futurs partenaires européens.

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L’essor des exportations électriques illustre la capacité du pays à valoriser ses excédents de production de manière stratégique, tout en renforçant ses relations régionales. Une dynamique qui, si elle se confirme, pourrait redessiner durablement la carte énergétique du Maghreb… et au-delà.