Un panorama de toiles qui enchante le visiteur et qui l’oblige à voyager en transe à la découverte de la beauté de l’art.
Le palais de la Culture Moufdi-Zakaria à Alger abrite, depuis jeudi soir, et jusqu’au 27 février, aux espaces de la galerie Baya, une exposition collective de quatre artistes peintres algériens sous l’intitulé «Diaf Baya» (Les hôtes de Baya). Un panorama de toiles qui enchante le visiteur et qui l’oblige à voyager en transe à la découverte de la beauté de l’art.
Ayant présenté quatre styles différents, le point en commun entre les œuvres placardées est l’originalité et l’authenticité des toiles qui, chacune, plongent les nombreux visiteurs du vernissage dans un moment de profonde méditation à la recherche de réponses existentielles dont les toiles posent.
Diplômé de l’École supérieure des beaux-arts d’Alger en 1993, Jaoudet Gassouma est un artiste confirmé qui présente deux séries de travaux, ainsi qu’une sublime œuvre sous le nom «La princesse de Vitiligo», représentante des notions de beauté. La première série intitulée «Harcèlement» propose des personnages qui se ressemblent à première vue, tantôt souriants, tantôt inquiets, illustrés par des couleurs chatoyantes pour la plupart et qui dégagent des questions profondes quant aux grimaces qui reflètent leur état psychique.
La deuxième série est une sorte d’installation baptisée «Écoute et tais-toi», une démarche proche de la figuration libre et du new pop art, avec notamment comme dénominateur commun l’humour, la satire et la dérision. «La manière n’est pas dans une démarche sérieuse avec le recours à la dérision, mais, dans le fond, il y a toujours des questions qui restent posées», a-t-il expliqué. Jaoudet Gassouma fait partie des artistes qui laissent le sujet dans un doute en permanence, il ne répond jamais aux questions, au contraire, il en pose davantage. Par ailleurs, l’interlocuteur a qualifié la nouvelle génération d’artistes peintres d’«originale et mature», tout en indiquant qu’il demeure difficile de faire carrière d’artiste plasticien en Algérie. «La nouvelle génération d’artistes a dépassé la phase du terrorisme, les artistes sont redevenus autonomes et ils ont une nouvelle approche de l’art», a-t-il noté, avant d’aborder l’absence de l’art plastique algérien dans les grands rendez-vous mondiaux tout en appelant pour des instances de légitimation. «Il y a un substrat d’artistes qui ont beaucoup de potentiel.
Dommage, il y a un manque de visibilité, j’appelle pour des instances de légitimation. Ce sont les musées, les vraies galeries, les commissions d’achat qui doivent jouer le rôle, sans oublier les pouvoirs publics, les opérateurs et les mécènes qui doivent acheter les œuvres». «L’art plastique algérien est absent dans toutes les grandes occasions du monde, à l’exemple de la biennale de Venise, du Caire ou celle de Sharjah, il y a un tel substrat d’artistes algériens ; il faut juste trouver les bonnes formules pour faire connaître les artistes», a-t-il soutenu.
De son côté, l’artiste Amel Benghezala propose une dizaine de tableaux de thématiques philosophiques. Elle peint l’automne, les chimères, la nuit, la joie et la cérémonie, le tout dans un choix de couleurs intelligents et une vague sensation d’éclosion de sentiments et d’émotion.
Le troisième artiste à avoir donné des couleurs et des saveurs à cette pittoresque exposition est Nouredinne Hamouche. Ayant visité le patrimoine berbère à travers une dizaine d’installations, l’art de Nouredinne Hamouche s’inscrit dans l’aouchem, une mouvance artistique qui, originale, tend à représenter le tréfonds culturel sur lequel s’était bâtie la culture populaire algérienne multimillénaire.
En somme, l’approche de Smaïl Ouchene a été plus énigmatique que celle de ces prédécesseurs, il a présenté une dizaine de tableaux d’art abstrait, avec notamment un fond noirâtre et certains passages de couleurs vifs.
Kader Bentounès