Extradition de Abdelmoumen Khalifa : Londres se donne un délai supplémentaire

Extradition de Abdelmoumen Khalifa : Londres se donne un délai supplémentaire

Le ministre britannique de l’Intérieur, Alan Johnson, a demandé sans en motiver la raison un délai supplémentaire jusqu’au 7 décembre pour rendre sa décision concernant l’extradition de Abdelmoumen Khalifa.

Alan Johnson devait initialement rendre sa décision aujourd’hui, 24 octobre. Un porte-parole de son ministère a précisé qu’une audience était prévue hier au tribunal londonien de Westminster pour statuer sur la demande de report. La défense de A. Khalifa est favorable à ce report. Le tribunal britannique de Westminster avait donné, le 25 juin dernier, son accord pour l’extradition de l’ancien golden boy vers l’Algérie. Il avait jugé cette extradition conforme aux conventions internationales sur les droits de l’homme. Le juge s’était dit « convaincu » que les assurances données par l’Algérie quant au respect des droits de M. Khalifa étaient « fiables et de toute bonne foi ».



Il est à préciser que la législation britannique permet à la Haute cour de s’opposer à une décision du gouvernement. La demande algérienne d’extradition de Khalifa, rappelle-t-on, est basée sur des documents relatifs à la falsification de l’hypothèque de la villa familiale et d’un local commercial ainsi que la création du groupe Khalifa. Parmi les principaux chefs d’inculpation retenus contre Khalifa figurent les vols survenus au niveau des différentes agences d’El Khalifa Bank sur ordre de Abdelmoumen Khalifa lui-même ; la gestion anarchique et la négligence ayant caractérisé les transferts de devises sous couvert de diverses transactions qui étaient en réalité des détournements organisés. A. Rafik Khalifa a été jugé par le tribunal criminel de Blida et condamné par contumace à une peine de prison à perpétuité pour plusieurs crimes en relation avec la gestion d’El Khalifa Bank.

Il s’était réfugié au Royaume-Uni en 2003 et a été arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris. Le parquet de Nanterre avait ouvert, fin 2003, une information judiciaire pour « abus de confiance, banqueroute par détournement d’actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée ». Une autre demande d’extradition a été introduite par Paris auprès de Londres mais son examen a été gelé, dans l’attente d’une décision définitive relative à la requête algérienne.