Fabius persiste, Bachar al-Assad «ne peut pas être l’avenir de la Syrie»

Fabius persiste, Bachar al-Assad «ne peut pas être l’avenir de la Syrie»

Le président syrien Bachar al-Assad «ne peut pas être l’avenir de la Syrie» a estimé le ministre des Affaires Etrangères français Laurent Fabius samedi dans un entretien accordé à Pretoria (Afrique du Sud) en marge d’une visite préparatoire à la COP 21.

Le président syrien toujours non grata. «La solution au problème syrien est de nature politique et nous considérons pour notre part que Monsieur Bachar al-Assadne peut pas être l’avenir de la Syrie» a indiqué le ministre. «Il faut éradiquer les terroristes et nous concentrons toutes nos forces pour lutter contre Daesh, ce n’est pas nouveau», a-t-il cependant ajouté, précisant qu’il se rendrait à Washington mardi et à Moscou jeudi avec François Hollande où ils «discuteront de ces questions» avec Vladimir Poutine notamment.

L’ONU a voté la résolution française anti-Daech. Laurent Fabius est également revenu sur l’attaque terroriste qui a eu lieu au Mali vendredi, indiquant qu’il n’y avait eu «heureusement aucune victime française». «La France est présente dans l’ensemble de la région à travers la force Barkhane et évidemment nous entendons maintenir notre présence. L’ONU entend maintenir la sienne et nous avons fait adopter à l’unanimité aux Nations Unies une résolution contre le terrorisme», a-t-il expliqué. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité vendredi une résolution française qui permet de «prendre toutes les mesures nécessaires» pour combattre le groupe Etat islamique (EI), qui a revendiqué les attaques du 13 novembre à Paris.



La COP21 reste prioritaire. Evoquant la situation sécuritaire en France après ces attentats qui ont fait 130 morts, Laurent Fabius a insisté sur le fait que la conférence mondiale sur le climat qui doit se tenir dans la capitale française du 30 novembre au 11 décembre demeurait «de toutes les manières» une priorité. «Malgré le contexte particulier et la crainte d’attentats, plus de 140 chefs d’Etat seront présents» a t-il assuré rappelant qu’aucun ne s’était désisté.

«Il y a deux grands défis au XXIe siècle: le terrorisme et le changement climatique. L’objectif reste le même : obtenir un accord universel, durable et juridiquement contraignant. Mais outre cet accord, il y aura aussi des engagements pris par nombreuses villes et de nombreuses entreprises ont pris des engagements et c’est une nouveauté», a t-il poursuivi.

Au sujet de l’annulation des manifestations autour de la COP 21, Laurent Fabius a tenu à rassurer, précisant que l’évènement restait «très ouvert à la société civile puisqu’il y aura au sein même de la conférence plus de 350 évènements» et que «toutes les manifestations dans des endroits fermés ont été maintenues». En raison des attentats de la semaine dernière, aucune manifestation ne pourra se dérouler en France à l’occasion de la COP21.

La France espère vendre des centrales nucléaires à l’Afrique du Sud. Samedi dans la journée, le chef de la diplomatie française s’est entretenu avec le président sud-africain Jacob Zuma, notamment au sujet du nucléaire. Cinq pays (France, Russie, Etats-Unis, Chine, Corée du Sud) sont sur les rangs pour empocher le contrat de la construction de six à huit réacteurs nucléaires en Afrique du Sud (9600 MW), à l’issue d’un appel d’offres qui devrait être lancé dans les semaines à venir. «La France se prépare à faire une offre très large en ce qui concerne le nucléaire, à la fois sur l’équipement, la sécurité, la formation et le financement», a indiqué Laurent Fabius. L’Afrique du Sud détient pour le moment la seule centrale nucléaire du continent africain, à trente kilomètres au nord du Cap (sud) où les deux réacteurs de Koeberg produisent 1830 MW, soit 4,4% de l’approvisionnement national.