L’offre nationale de ciment continue à progresser avec des volumes de production qui dépassent aussi bien les prévisions que la demande locale.
Le dernier exemple en la matière nous vient de la Société des ciments d’Aïn Touta (Scimat), à Batna, qui prévoit une production de plus 1,120 million de tonnes de ciment en 2019, soit un volume qui dépassera de «loin» les objectifs tracés préalablement, a indiqué le P-dg de l’entreprise, Meftah Bey.
Après avoir produit 1,128 million de tonnes en 2018, Scimat, appartenant au Groupe industriel des ciments d’Algérie (Gica), «s’emploie à dépasser les objectifs tracés pour 2019», a souligné M. Meftah, avant de revenir sur les capacités et les objectifs de la société qu’il dirige.
La société, qui jouit d’une expérience de 32 ans, ambitionne de mettre à profit cet acquis pour répondre «aux besoins du secteur du bâtiment en matière de ciment, gravier et sable», a-t-il indiqué, mettant en avant le réseau commercial dont dispose l’entreprise qui lui permet d’écouler un million de tonnes de ciment, produit annuellement, à travers ses différentes unités commerciales et points de vente de la wilaya de Batna, des wilayas limitrophes et du sud-est du pays jusqu’aux frontières algéro-libyennes dans les wilayas d’Illizi, Ouargla, Adrar et Tamanrasset.
«Cette cimenterie a de tout temps respecté ses engagements s’agissant de l’application des normes mondiales de qualité dans les domaines de l’environnement, la santé et la sécurité, pour le développement durable», s’est réjoui le même P-dg, évoquant à l’occasion, un système administratif intégré selon les normes mondiales que Scimat est en train de développer, en plus de l’acquisition d’un filtre pour un montant de 1,20 milliard de dinars dans le cadre de la poursuite des programmes de modernisation et d’investissement visant la réduction de la pollution et la préservation des ressources naturelles.
Les capacités de production de l’entreprise, tout comme celles des autres unités du groupe public Gica, se sont sensiblement renforcées ces dernières années, faisant passer l’Algérie du statut de gros importateur de ciment à celui d’exportateur de ce produit. Mais pas que ça. Additionnée à la production d’autres intervenants dans la filière, dont principalement Lafarge-Holcim, la production nationale de ciment a commencé à grimper pour atteindre des pics qui permettent au pays de ne plus recourir aux importations à partir de 2017.
Par la suite, elle a carrément explosé. Et il est attendu qu’elle atteigne les 40 millions de tonnes en 2020, dont 10 millions pourraient être exportées. En attendant, quelques opérations d’exportation de ciment ont déjà été réalisées par Gica et Holcim Lafarge, en 2018, en direction de l’Afrique de l’Ouest. Sauf que les quantités exportées ne suffisent pas à absorber les énormes volumes supplémentaires qui mettent l’offre dans une configuration de surabondance, aux risques et périls de producteurs d’une matière difficile à stocker, mais aussi à exporter. Il y a sans doute une surproduction de ciment en Algérie.
Et c’est visiblement l’une des raisons qui a poussé les pouvoirs publics à appliquer le seuil maximum de 200% de droit additionnel provisoire de sauvegarde (Daps) appliqué pour l’importation de différents types de ciment qui, faut-il le préciser, sont les seuls produits sur lesquels est appliqué ce taux sur les 1 025 figurant sur la liste des marchandises récemment autorisées à l’importation, après leur suspension en 2018.