Cela fait des années que Annaba, ses plages, ses rues et ses places publiques n’ont pas connu une animation aussi importante que celle enregistrée depuis le début de cette saison estivale dont l’ouverture officielle a été lancée vers le 20 juin écoulé. Cela, en attendant le grand rush des vacanciers qui intervient, généralement, après l’annonce des résultats du baccalauréat.
La situation est palpable chaque jour avec un flot incessant d’estivants en provenance de différentes wilayas de l’intérieur. Ce qui donne une ambiance peu coutumière à la corniche. A ce niveau, les parkingueurs autorisés par les communes, les loueurs de parasols, de tables et de chaises, les gardiens occasionnels de voitures s’en donnent à cœur joie. C’est à qui sera le premier à agresser du regard ou verbalement le père ou la mère de famille à la recherche d’un coin de plage où poser son parasol et s’installer avec sa famille. En dépit d’une présence policière renforcée, les risques d’agressions ne sont pas totalement à écarter au niveau des places commerciales, marchés des fruits et légumes, des salons de thé ou des crémeries. Particulièrement sur le cours de la Révolution ou ses abords en contact direct avec différents sites représentant des points de chute des repris de justice, des délinquants et des trafiquants de drogue.
Les départs en congé, le manque d’effectifs représentent un sérieux handicap aux responsables locaux des services en charge d’assurer la sécurité des touristes et des estivants quant à lancer des opérations de contrôle rigoureux et celles coup-de-poing contre le banditisme. Ils essaient d’y remédier avec les moyens du bord. Il reste, néanmoins, que le cœur de cette animation tous azimuts est à chercher du côté des plages. Vingt et une plages sont autorisées à la baignade dont celles qui longent toute la corniche de la commune chef-lieu de wilaya du «Lever de l’aurore», «la Petite Plage», «Fellah-Rachid», «Rizi-Amor», «La Caroube», «Belvedère», «Refes-Zahouane», «Plage militaire, «Aïn- Achir, «les Criques du Cap de garde». Elles offrent des commodités à ceux qui viennent pour y faire trempette le temps d’une journée. Les plus audacieux, ceux qui disposent des moyens de transport préféreront Oued Bagrat, mieux connue sous l’appellation de «Grande Plage».
Il s’agit de la seule plage dont dispose la commune de Seraïdi. C’est celle que les Annabis privilégient notamment durant les jours de semaine pour passer leurs vacances loin du tumulte de ceux qui viennent pour le week-end. Il reste que, depuis quelques années, avec le retour de la sécurité, la fréquentation des sites de Seraïdi jusqu’à La Marsa, l’on relève une multiplication de plus en plus importante des centres de vacances et des campings de ceux qui préfèrent ces lieux éloignés pour bivouaquer, notamment les jeunes en petits groupes. Si au niveau des sites naturels paradisiaques alliant le bleu de la mer, la verdure des forêts et le sable doré, on peut dire que c’est la relance, il n’en est pas de même au plan des investissements. Notamment ceux portant sur la réalisation de sites d’accueil.
C’est comme si, tout est resté figé dans le temps et dans l’espace. Les projets socio-économiques (hôtels, villages touristiques aquaparcs…) annoncés pour être réalisés en bordure de mer depuis des années et pour lesquels les initiateurs avaient bénéficié d’assiettes foncières sont toujours à l’état de projet. Il en est ainsi de la dizaine de projets accordés courant 2017 par l’ex-wali. Ils devaient être entamés au lendemain de l’attribution du titre de concession de l’assiette foncière. Plus grave, ceux de la baie ouest, l’une des plus belles au monde, lancée par l’éphémère ministre du Tourisme et ex-wali, Noria Zerhouni, il y a près d’une dizaine d’années est toujours à l’abandon pour un différend sur la valeur d’indemnisation avec les propriétaires des terrains.
Le règlement de ce problème aurait pu attirer plusieurs opérateurs économiques à investir sur ce site magnifique. Un certain temps, un espoir était porté sur le seul projet qui aurait pu voir le jour. Il s’agit de celui portant réalisation d’un village touristique de plus de 210 bungalows dont la structure est entièrement érigée en bois. Situé sur le site de Oued Leghnem, à 7 kilomètres du village de Chetaïbi, un lieu boisé véritablement paradisiaque avec pieds dans l’eau. Le projet aurait dû être achevé et mis à la disposition des vacanciers en 2018. Il n’en a rien été. Seuls cinq sur les 210 bungalows seront réalisés avant qu’ils soient abandonnés.
A. Bouacha