Le conflit de l’eau qui oppose quatre villages de la commune d’Illilten, dans la wilaya de Tizi Ouzou, à savoir Tifilkout, Taghzout, Iguefilen et Azrou, et qui a encore refait surface la semaine dernière suite à une action de protestation du village de Taghzout, dont les habitants ont procédé à la fermeture du siège de l’APC durant plusieurs jours, a finalement fait réagir hier le premier magistrat de la commune, Azzoug Ouarmdane, qui n’a pas hésité à pointer du doigt, à travers une déclaration rendue publique, les autorités locales qui, selon lui, n’accordent pas d’importance à ce dossier délicat.
Pour le P/APC d’Illilten, “depuis 1974, la commune vit un problème de répartition d’eau récurrent qui a failli provoquer des catastrophes entre villageois à plusieurs reprises. Chaque été, il ressurgit et les autorités trouvent des solutions de replâtrage qui ne durent pas longtemps” tout en regrettant qu’“au cours de l’été 2014, la situation a failli dégénérer mais nous avons réussi à éviter le pire puis à ramener tout le monde autour d’une table pour trouver une solution juste et équitable, ce qui a été refusé par certaines parties”.
Le maire d’Illilten soulignera encore que “les trois derniers walis qui ont défilé à Tizi Ouzou ont vécu ce problème et ont personnellement essayé de le régler à l’amiable. En vain. Le ministre des Ressources en eau est intervenu personnellement, mais sans résultat, et ce, sans parler des différentes commissions techniques, des bureaux d’études et des comités de villages”.
Selon les indications de M. Azzoug, la commune dispose approximativement d’une capacité journalière de 2 600 m3 d’eau par jour, ce qui donnera une moyenne de 200 litres par personne et par jour, ce qui est largement suffisant.
“Mais tant que les citoyens considèrent cette ressource comme un bien privé et tant que l’administration refuse d’appliquer la loi, ce problème ne trouvera pas de solution. Quant à moi, je n’ai pas cessé de me battre pour l’équité et la justice depuis le début de ce conflit. J’ai pris toutes mes responsabilités, en allant sur le terrain, exposé à tous les dangers, mais aussi dans les réunions, dans les tribunaux, sans aucun soutien et seul contre tous”, déplore Azzoug Ouarmdane qui conclut : “Aujourd’hui, l’administration doit prendre les mesures nécessaires en urgence, même avec des années de retard et régler le problème par la force de la loi, à défaut, qu’elle assume la responsabilité d’une éventuelle catastrophe.
L’eau est une ressource qui appartient à l’État, elle dépend du secteur de l’hydraulique et elle est censée être gérée par l’ADE, le président de l’APC n’a qu’un rôle de coordinateur.”