Facebook commence à déployer à grande échelle Graph Search, son nouvel outil de recherche

Facebook commence à déployer à grande échelle Graph Search, son nouvel outil de recherche

Lundi 8 juillet, les équipes de Facebook ont annoncé le début du déploiement généralisé du nouvel outil de recherche du réseau social, « Graph Search » (ou « recherche dans le graphe » en français, comme le signale FranceTVInfo). La mise à jour concerne pour l’instant les utilisateurs du site en langue anglaise, précise le communiqué de Facebook.

Mais l’arrivée de Graph Search peut avoir des effets sur tous les utilisateurs de la plateforme, dont les données publiques vont désormais être plus facilement accessibles. Le principe du moteur de recherche est de présenter des listes de résultats qui s’appuient sur toutes les données publiques accessibles sur Facebook : on peut ainsi effectuer une recherche pour découvrir qui parmi ses « amis Facebook » aime un groupe de musique, mais aussi savoir qui sont les autres membres du réseau social qui ont publié une photo à New York en mai dernier.

Plus précisément, Graph Search recoupe toutes sortes d’actions effectuées sur le site (les éléments, pages, lieux « aimés », les photos postées « prises à » tel endroit, les villes « visitées », etc.), à partir du moment où la visibilité de ces actions a été définie comme publique – parce que l’utilisateur a décidé, consciemment, que son action pouvait être visible par d’autres personnes que ses « amis » Facebook, ou parce qu’il n’avait pas conscience que cette action pouvait être visible par d’autres au moment de la réaliser.

Tout ce qui définit l’identité publique d’un utilisateur de Facebook (les pages qu’il « aime », la ville où il vit, la langue qu’il parle, ses amis, ses photos, etc.) pourra ainsi se retrouver dans les listes générées par Graph Search. Les personnes ayant accès au moteur de recherche se retrouvent avec une interface très performante, aux multiples paramètres de recherche, qui lui facilitent l’exploration de tout ce que les utilisateurs de Facebook ont partagé publiquement.

Exemple de recherche sur Graph Search.

L’exemple ci-dessus montre le début des résultats pour les « photos prises à Paris en 2011 » : elles étaient déjà visibles par n’importe qui sur Facebook, mais étaient noyées dans l’immense flot de données envoyées chaque jour sur le site (Facebook parle de 300 millions de photos par jour). Graph Search permet de lesretrouver et les afficher en un clin d’œil.

« Graph Search ne permet de trouver que des informations auxquelles on a déjà accès. Cependant, certaines informations, bien que publiques, sont de fait cachées, enfouies. Graph Search leur donne une visibilité nouvelle », a expliqué au Monde Erin Egan, la responsable de la vie privée chez Facebook.

Le risque, pour les utilisateurs, est de retrouver les données publiques de son compte dans les listes de résultats Graph Search. « Nous mettons tout en œuvre pour que nos utilisateurs comprennent les règles de notre réseau », insiste Erin Egan. Dans ses communiqués et vidéos de présentation du système (accompagnés du tutoriels dédiés à la protection de la vie privée de ses utilisateurs), Facebook prend des exemples relativement anodins, comme les « restaurants à Londres dans lesquels mes amis sont allés », les « photos prises avant 1990 », la « musique que mes amis aiment », ou les « personnes qui aimentfaire du vélo ».

Les résultats générés par Graph Search peuvent être toutefois bien plus problématiques. En janvier, un blogueur spécialisé dans l’exploration des nouvelles fonctionnalités de Facebook, avait parlé de listes « dérangeantes », et créé un blog Tumblr dédié aux recherches les plus « flippantes » (par exemple, les « hommes musulmans habitant à Téhéran intéressés par les hommes », les « mères de personnes catholiques habitant en Italie et aimant la marque Durex », et les« entreprises qui emploient des personnes ayant indiqué sur Facebook qu’elles ‘aimaient’ le racisme »).