La Cour d’assises du Rhône a condamné à des peines allant de 4 à 10 ans de prison ferme les quatorze accusés d’un procès pour contrefaçon de dinars algériens à Lyon dans la nuit de jeudi à vendredi.
Les deux plus lourdes peines, à 10 ans de prison ferme, ont été prononcées contre Thierry del Peloso, 46 ans, et Serge Soddu, 52 ans, actuellement en fuite et contre lequel un mandat d’arrêt a été émis. Ces deux Marseillais désignés comme les donneurs d’ordres du trafic ont toujours nié les faits. Leur troisième comparse, Jean-Charles Cima, la « tête » du réseau, a écopé de 8 ans.
Un autre mandat d’arrêt a été émis contre l’Italien Claudio Scalpellini, 6 ans de prison, accusé d’avoir fourni l’encre fluorescente et la numérotation rendant les faux billets indétectables.
Le lyonnais Antoine Alcaraz, une des principales figures du procès, qui avait expliqué lors du procès comment il avait « mal tourné » après plusieurs dépôts de bilans de magasins de vêtements, a été condamné à 7 ans de détention.
Deux frères qui avaient accepté de se prêter au réseau de fausse monnaie alors que leur imprimerie était criblée de dettes, Frédéric et Olivier Dunand, ont tous deux été condamnés à 6 ans de prison.
Les hommes accusés d’avoir fabriqué et tenté d’écouler de faux dinars algériens, après le vol en 2006 d’un important stock de papier fiduciaire destiné à la Banque centrale algérienne, ont comparu durant trois semaines devant les assises du Rhône, face à lÉtat algérien, partie civile.
Le démantèlement fin 2009 de ce réseau très structuré avait placé sous les projecteurs la police judiciaire de Lyon et son n°2 de l’époque, le commissaire Michel Neyret, mis en examen depuis dans une affaire de corruption.
Une commission rogatoire internationale en Algérie avait mis en évidence que quelques billets vraisemblablement fabriqués à Lyon avaient été saisis au cours d’affaires judiciaires dans ce pays.