Les forces de sécurité d’Alger ont récemment mis fin aux activités d’une bande criminelle spécialisée dans la falsification de documents administratifs. Opérant à partir d’un cybercafé situé à Réghaïa, à l’est de la capitale, ce réseau se consacrait notamment à la production de dossiers frauduleux pour les demandes de visa vers divers pays.
Des pratiques frauduleuses variées
Trois suspects ont été interpellés lors de cette opération. Parmi eux, le propriétaire du cybercafé, identifié comme « H. Abdelghani », ainsi que « M. Walid » et un troisième complice, « Azzedine H. », actuellement placés sous contrôle judiciaire. Ces individus falsifiaient des documents administratifs tels que des certificats émis par des administrations publiques, des registres de commerce et des certificats de non-imposition. Le réseau ciblait aussi les programmes d’attribution de logements sociaux participatifs, tels que les logements AADL, en échange de sommes atteignant trois millions de centimes.
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Les investigations ont permis de découvrir des falsifications à grande échelle de certificats scolaires, diplômes, relevés bancaires et certificats familiaux. Ces actes étaient réalisés à l’aide de faux cachets d’État, compromettant ainsi la fiabilité des documents officiels.
Une activité bien organisée
L’enquête a été lancée suite à des informations reçues par la police judiciaire de Bab Ezzouar le 8 avril 2024. Les forces de l’ordre ont rapidement identifié « H. Abdelghani » comme le cerveau du réseau. Ce dernier exploitait son cybercafé pour imprimer et falsifier divers documents administratifs, facturant ses services à raison de 30 dinars par page non signée ou cachetée.
Lors des perquisitions, les forces de sécurité ont saisi plusieurs dossiers frauduleux, dont des fiches de paie, des certificats de travail et des relevés bancaires. Un dossier falsifié prétendument émis par Naftal a été confirmé comme étant faux par l’entreprise concernée.
Des sommes importantes en jeu
Les suspects facturaient jusqu’à 100 000 dinars pour un dossier complet de demande de visa. Ces dossiers incluaient des certificats de travail, des fiches de paie, des diplômes et parfois des registres de commerce, dont le prix seul pouvait atteindre 45 000 dinars. Les enquêteurs ont également mis au jour plus de 30 dossiers falsifiés, destinés à diverses destinations à l’étranger.
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Les membres de ce réseau risquent des poursuites graves devant la cour criminelle de Dar El Beïda. Les chefs d’accusation incluent l’imitation de cachets d’État, la falsification de documents administratifs et commerciaux, ainsi que la détention illégale d’armes blanches. Les enquêtes se poursuivent afin d’évaluer l’ampleur de leurs activités et de déterminer les responsabilités de chacun des suspects.