L’unique candidat à la présidence du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Sami Agli, était hier à Annaba pour mener campagne auprès des adhérents-électeurs du FCE des wilayas de Annaba, El-Tarf, Souk Ahras et Guelma et présenter son programme électoral à la vingtaine d’électeurs présents au niveau de la salle de réunion de l’hôtel Sheraton.
Le P-DG du groupe Agli a précisé qu’il n’était pas venu pour faire le bilan du mandat précédent. «Le FCE a beaucoup réalisé ces dernières années, mais beaucoup d’erreurs ont été faites. Il faut aujourd’hui savoir en tirer les leçons afin de ne plus les reproduire», a indiqué le candidat à la succession de Ali Haddad, avant de souligner que «chaque président est comptable de son bilan et de son mandat. Aujourd’hui, on tourne une page dans l’histoire du Forum. Il faut éviter les erreurs du passé tout en préservant les acquis. Le Forum n’est pas un clan !».
M. Agli est revenu sur la grave crise que traverse actuellement le FCE. Il ne faut, selon lui, pas dramatiser, puisque jusqu’à présent, «seuls 12 membres ont démissionné du FCE. Mais il y a une très grande démobilisation de nos membres», a-t-il soutenu. L’unique candidat à la présidence du FCE propose de restaurer la confiance perdue entre l’organisation patronale et ses membres en allant vers ces derniers pour les convaincre de réintégrer.
Une restauration de la confiance qui ne pourra se faire qu’à travers l’organisation de nombreuses rencontres et événements incontournables. L’une des erreurs qui font que le FCE traverse, aujourd’hui, l’une des plus graves crises depuis sa création est sans nul doute la politisation de la plus grande association patronale du pays, notamment sa grande proximité et son soutien avec le système Bouteflika. Un soutien inconditionnel que le FCE paye cash. Raison pour laquelle, le premier point du programme électoral de Sami Agli est «FCE apolitique et fort». Pour le probable futur successeur de Ali Haddad, sortir le FCE de la politique est la condition sine qua non à sa réhabilitation. «Le FCE doit et sera, si jamais je suis élu à sa tête, libre et indépendant de tout parti politique, personnalité ou clan. Il reviendra à sa véritable mission qui est celle de force de proposition. Il soumettra ainsi aux différentes institutions de l’Etat des propositions à même de développer l’économie nationale et de lever les entraves qui peuvent exister et que rencontrent les adhérents du Forum», a-t-il promis.
«Le groupe Agli a intégré le FCE dès la création de ce dernier. Moi, j’ai commencé à être un membre actif dès 2014. Je suis passé par la base, où j’ai été un simple adhérent avant de devenir délégué de la wilaya de Biskra», a indiqué le candidat Agli, affirmant qu’il connaissait bien les problèmes auxquels peuvent être confrontés les adhérents du FCE.
Le deuxième point du programme électoral de M. Agli est «Se transformer durablement» à travers l’installation d’un comité de transformation, présidé par un membre consensuel, afin de réorganiser le forum et de mettre en place une charte d’éthique que tous les adhérents devront respecter. Les 8 autres thèmes du programme sont «territoire et décentralisation», «grandes entreprises et leadership», «accompagner PME & TPE», «dynamique JIL FCE», «acteur économique féminin», «exportation et internationalisation», «expertise et formation» et «services aux membres». Abordant la question du nouveau statut de syndicat du FCE, le candidat Agli affirme qu’aucune loi algérienne ne prévoit la possibilité d’un passage d’une association sous la tutelle du ministère de l’Intérieur à un syndicat sous celle du ministère du Travail. «Certes le syndicat du FCE a été créé, mais il ne s’agit que d’une feuille, une simple coquille vide», a estimé le P-dg du groupe Agli, qui ajoute qu’«il n’y a pas de mécanisme pour transférer les membres, les moyens financiers et fonciers de l’association au syndicat».
Ainsi tous les biens du FCE risquent de disparaitre si une telle tentative est entreprise. M. Agli ne souhaite pas entreprendre de telles démarches. «Je ne veux pas que le FCE disparaisse sous ma présidence. Je ne tiens pas à prendre des risques inutiles», nous a-t-il confié en marge de la rencontre.