Lors d’une conférence de presse, animée hier à Alger au niveau du siège de l’UGCAA, le président de la Fédération nationale des marchés de gros en fruits et légumes, Mustapha Achour, a mis l’accent sur la véritable menace que représente le marché parallèle sur l’économie nationale.
En effet, le conférencier a fait un constat alarmant, et a saisi l’opportunité pour interpeller encore une fois le gouvernement, pour prendre les dispositions qui s’imposent dans le but de mettre un terme à ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur et de s’accentuer de plus en plus.
Selon lui, les lois portant sur l’éradication du marché informel ne manquent pas, quant à leur application, c’est une autre histoire.«Le ministère du Commerce n’applique aucunement les lois en vigueur qui portent sur l’éradication du marché parallèle», a-t-il déclaré. Pour Achour, il existe des centaines de points de vente informels dans tout le pays.
Ces marchés illicites ne sont soumis à aucun contrôle, déplore le même intervenant. Pour ce qui relève de la qualité des produits vendus dans ces marchés, «l’on trouve des produits contrefais, périmés et même dans certains cas volés», at- il signalé, tout en rajoutant que plus de 65% des produits proviennent des marchés parallèles, ce qui constitue un véritable danger, et pour la santé du consommateur et pour l’économie nationale, car ni la provenance des produits ni leur prix ne sont contrôlés. Les commerçants en sont aussi touchés, atteste Achour, qui fait état de la ruine de leur commerce devant celui des trottoirs, où la marchandise est vendue à des prix bien plus attractifs, attirant la clientèle, en dépit de leur dangerosité.
Dans le même sillage, et faisant allusion à la culture et au mode de consommation des Algériens, il a précisé que les Algériens doivent, selon ses termes, procéder à «un changement de mentalité». Par ailleurs, l’intervenant a fait un petit rappel, quant à l’opération d’éradication des marchés illicites, qui a eu lieu l’année dernière sous l’égide du ministère du Commerce, laquelle opération a, au final, été arrêtée et cela sans aucune raison apparente. «Si ces marchés continuent d’exister, c’est parce qu’il y a un laisseraller de la part du ministère du Commerce et de l’Agriculture», a-t-il accusé.
Dans le même ordre d’idées, le conférencier a tenu à lancer encore une fois un appel d’urgence au gouvernement, afin qu’il applique les mesures adéquates en vue de mettre un terme à ce phénomène. Avant de clore, Achour Mustapha a convié le ministère du Commerce et celui de l’Agriculture de conjuguer leurs efforts pour le plus grand bien des commerçants, du consommateur et de l’économie algérienne.
Mourad Mancer