Les violences faites aux femmes en Algérie sont en augmentation, avec 228 féminicides recensés de 2019 à 2022. Ces actes tragiques mettent en lumière un problème profondément enraciné dans notre société.
En effet, selon un rapport de Wiame Awres sur les « meurtres de femmes et de filles », les partenaire ou ex-partenaires commettent 51% des féminicides, 37% par des membres de la famille, et 12% par des connaissances ou des inconnus. Ces meurtres surviennent souvent après des années de violences et de menaces. Le domicile conjugal en est le lieu principal (71%), et l’utilisation d’une arme dans 65% des cas, les victimes ayant des tranches d’âge allant de 5 à 85 ans.
Wiame Awres, auteure du rapport, souligne la nécessité de l’abandon de la vision androcentrique pour comprendre la spécificité de ces homicides ciblant les femmes et les filles. Et a présenté ces résultats lors d’une conférence de presse au siège du Réseau Wassila. Ce rapport analyse les féminicides recensés de 2020 à 2022, avec un retour rétrospectif sur 2019.
Le rapport révèle que les femmes âgées de 30 à 39 ans représentent la plus grande proportion de victimes (25%), suivies par celles âgées de 20 à 29 ans et de plus de 60 ans (16%). Les taux de féminicide par âge indiquent le lien entre l’assassin et la victime. Les chiffres révèlent l’assassinat de 9 des 16 victimes mineures par leur père, et que 17 des 40 femmes de plus de 60 ans ont été tuées par leurs fils.
Alger enregistre le taux le plus élevé avec 21 cas, suivi d’Oran (18 cas), Batna (15 cas), Sétif et Skikda (13 et 12 cas respectivement). La région saharienne compte moins de cas, en raison de la faible densité de population.
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Chiffres féminicides : des chiffres sous-évalués ?
Par ailleurs, Wiame Awres estime que les chiffres réels des féminicides sont plus importants et nécessitent un accès aux données de la médecine légale, de la Gendarmerie et de la Sûreté nationale.
Les motivations avancées par les criminels, souvent mensongères, sont liées à des problèmes tels que l’héritage, l’honneur, l’adultère, la séparation, les disputes familiales et les troubles mentaux.
Entre 2019 et 2022, 24 244 plaintes pour violences ont été déposées par les femmes à la DGSN. Cependant, ces chiffres ne couvrent pas les plaintes déposées à la Gendarmerie nationale, incluant des violences physiques, sexuelles, l’inceste, le harcèlement, les enlèvements et les homicides. Donc, les rédacteurs du rapport soulignent la nécessité d’une « réelle volonté politique » et d’une « stratégie nationale » pour lutter contre les violences faites aux femmes. Ils appellent à des mesures visant une société plus égalitaire et à la fin de la normalisation des violences contre les femmes.
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En conclusion, le rapport met en lumière la gravité des féminicides en Algérie et appelle à des actions concrètes. Il revient à la société et aux autorités de s’unir pour protéger les femmes et mettre fin à cette tragédie insoutenable. L’heure est à la prise de conscience et à l’action pour un avenir où les femmes vivront libres de toute forme de violence.