2021, une autre année compliquée pour les algériens, inquiétante pour la jeunesse et mortifère pour les femmes. Sur les journaux, les adjectifs se diffèrent pour qualifier un seul crime : abject, cruel et atroce, pour tenter de refléter les féminicides qui n’ont eu de cesse de s’accroître, faisant régner une peur et une culpabilité du simple fait d’être une femme.
Le bilan devient de plus en plus inquiétant, depuis le début de cette année 2021, 49 est le chiffre qui nous a fait frémir, 49 femmes mortes de la plus odieuses des manières, 49 meurtres recensés grâce à Féminicide Algérie qui alerte, sensibilise et dénonce. Aujourd’hui, c’est Amnesty International qui a son mot à dire quant à ce phénomène, une date loin d’être anodine, étant à la veille de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Selon Amnesty International, les chiffres recensés sont malheureusement loin de ce que dissimule la réalité, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. La directrice d’Amnesty International Algérie, Hassina Oussedik a dénoncé « l’inertie » des autorités face à ce dangereux phénomène « malgré l’horreur de ces crimes et la mobilisation d’associations, d’artistes ou de l’opinion publique durant toute l’année, les autorités algériennes n’ont pas condamné publiquement ces féminicides, assassinats de femmes au simple motif qu’elles sont des femmes. Il est urgent, au vu de la gravité de la situation, que le gouvernement protège les femmes et s’engage à prendre toutes les mesures pour mettre fin à ces féminicides ».
Il est grand temps d’agir
L’organisation appelle les autorités algérienne à agir en mettant en place des mesures permettant aux femmes victimes de violences d’accéder à la justice en toute sécurité, de bénéficier d’hébergements adaptés, d’une aide psychosociale et surtout, d’être entièrement protégées grâce à l’arsenal juridique.
« A l’occasion du 25 novembre 2021, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Amnesty International demande aux autorités algériennes d’adopter une approche globale pour lutter de manière efficace contre toutes les formes de violences à l’encontre des femmes, approche qui jusqu’à maintenant est restée fragmentaire et symbolique. Pourtant, c’est une demande de longue date des associations algériennes de défense des droits des femmes, que nous soutenons fortement » souligne Hassina Oussedik.
La même responsable ajoute « alors que les autorités algériennes mènent régulièrement des campagnes de sensibilisation sur diverses thématiques (anti Covid19, accidents de la route, tabagisme…), on ne peut que s’interroger sur l’absence de campagnes de sensibilisation contre les violences à l’encontre des femmes ».