Ces dernières années, plusieurs hôtels emblématiques d’Alger, dont « Es-Safir », « Angleterre », « Albert premier », « Les Négociants » et « La Khadija », ont dû fermer leurs portes.
Les raisons sont multiples : travaux de rénovation, mesures de sécurité, ou encore manque de rentabilité financière pour garantir leur survie.
Cependant, leur disparition progressive a laissé un vide dans le paysage social et culturel de la capitale, car ces bâtiments représentaient bien plus qu’un simple hébergement.
Ils faisaient partie de l’âme de la ville, témoins d’une époque et d’événements marquants de l’histoire.
Une perte pour l’architecture et le tourisme d’Alger
Lors d’une promenade dans les grandes rues de la capitale, il est difficile de ne pas remarquer l’état de ces anciens hôtels autrefois florissants.
Par exemple, l’hôtel Albert premier, situé rue Pasteur, se distinguait avec ses balcons ornés de bleu et de doré, surplombant le port et la gare de Tafourah.
Aujourd’hui fermé, il est devenu une bâtisse abandonnée, rappelant aux habitants d’Alger les nuits où ses lumières illuminaient le ciel.
Les nouveaux arrivants passent devant sans se douter de l’importance de ce lieu dans le patrimoine algérois.
La fermeture d’hôtels historiques
D’autres hôtels, comme « Es-Safir« , situé à la jonction des quartiers de la Casbah et d’Alger-Centre, avaient acquis une réputation en tant que destinations privilégiées des touristes.
Avant sa fermeture pour rénovation en 2016, « Es-Safir » était un hôtel quatre étoiles très apprécié pour son emplacement stratégique entre les rues Asselah Hocine, Abane Ramdane, et Didouche Mourad.
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Ce lieu, autrefois symbole de modernité, a dû fermer ses portes pour rénovation, laissant derrière lui un vide dans l’industrie hôtelière de la ville.
L’hôtel historique « Les Négociants« , lui aussi fermé depuis 2018 pour rénovation, revêt une importance particulière dans la mémoire collective des Algériens.
En plein cœur d’un quartier habité autrefois par les colons, il servait discrètement de lieu de réunion pour les leaders de la Révolution algérienne, malgré la surveillance de l’époque.
Vers une nouvelle vision de l’hôtellerie à Alger
Selon Nabil Cheihi, architecte et expert en immobilier, la fermeture de ces hôtels emblématiques est compensée par la construction de nouveaux établissements dans des zones comme les rues Krim Belkacem, Didouche Mourad et Larbi Ben M’hidi.
Cependant, il souligne que ces nouveaux hôtels n’apportent pas le même attachement émotionnel ni la même histoire que leurs prédécesseurs.
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Pour lui, « les touristes, qu’ils soient algériens ou étrangers, ne cherchent pas seulement un lit, mais une expérience qui reflète l’identité de la ville. »
Malgré des progrès notables dans le domaine de la construction de nouvelles infrastructures hôtelières, le défi de la rénovation reste complexe.
Comme l’indique Cheihi, « préserver l’architecture d’origine rend souvent la tâche de restauration plus ardue que celle de la construction de bâtiments modernes. »
Vers une préservation de la mémoire et du patrimoine
Face à ces défis, les architectes et les décideurs espèrent pouvoir préserver et restaurer ces bâtiments historiques pour leur redonner vie.
En attendant, ces hôtels abandonnés continuent de porter en eux l’histoire de la capitale, rappelant aux anciens comme aux nouveaux venus l’importance de préserver les symboles d’unp assé chargé de sens.