Nouvelle gaffe chez les Rouges, samedi. Kimi Räikkönen éliminé dès la Q1, c’est encore le circuit de décision des rouges qui a bogué.
Ferrari avait pourtant juré qu’on ne l’y reprendrait. Du moins pas de si tôt…. En Malaisie, la Scuderia avait gardé Felipe Massa au stand dans les dernières minutes de la Q1, pensant le Brésilien à l’abri d’une élimination directe. Onzième temps au baissé du drapeau à damier, et finalement 17e chrono. Le couac, parmi d’autre, avait couté sa place de stratège à Luca Baldisserri, consigné à l’usine. Chris Dyer, son successeur au poste de responsable de l’Activité piste, n’a pas fait mieux, samedi à Montmelo. Mais pour changer un peu, Kimi Räikkönen a payé les pots cassés.
« Nous avons commis une erreur stupide », a jugé le champion du monde 2007, 16e et premier recalé. « C’est dommage car la voiture était vraiment meilleure que lors des courses passées et j’avais une chance de faire un bon résultat », a-t-il poursuivi. « Je n’ai pas fait de tour particulièrement bon en Q1 mais nous avons pensé que ce serait suffisant pour aller en Q2. C’est pourquoi que je suis resté dans le garage. Il n’y a pas à épiloguer sur cette faute car il n’y a plus rien à y faire. Je n’étais vraiment pas enclin à faire un autre run car je pensais à économiser un set de ‘tendre’ pour la Q3 et l’équipe a admis que nous pouvions procéder ainsi ».
Comment le Finlandais en est-il donc arrivé là, alors que son équipier passer le cut sans trembler, signant même le meilleur chrono en 1:20.484 ? Premièrement, le Nordique savait sa F60 révisée de fond en comble enfin normalement éligible pour le top 10 et voulait y jouer un rôle. Deuxièmement, il ne voulait pas revivre la frustration de la Q3 bahreïnie. Il y a deux semaines, il avait utilisé ses quatre trains de pneus type « tendre » pour accéder de justesse à la Q3. Sans munition, il avait ensuite abdiqué. Bref, c’est peut-être par volontarisme qu’il a péché.
« On a foiré », a vertement commenté l’équipe, sur le coup. Plus tard, Chris Dyer ne s’est pas montré très fier de son erreur, ayant validé l’option qui avait été fatale à Luca Baldisserri.« Nous avons commis une sérieuse erreur d’évaluation en Q1 en croyant que le chrono de Kimi serait suffisant pour passer le cap. C’est une sérieuse erreur qui est vraiment regrettable » , a platement répété l’Australien.
L’ennui, aujourd’hui, est que Stefano Domenicali n’a plus de joker. Il a déjà utilisé le fusible Baldisserri pour calmer les foudres du grand patron, Luca di Montezemolo. La faute dupliquée suggère que le niveau de responsabilité se situe un cran au dessus. « Felipe [Massa] a montré que le travail des semaines passées pour améliorer la voiture va dans la bonne direction. Mais s’ajoute à ça la déception quant à la façon dont la séance de Kimi [Räikkönen] a été gérée. Nous avions le potentiel pour placer les deux voitures dans les trois premières lignes », a concédé le directeur de la Scuderia.
Le 4e temps sur la grille du Pauliste indique clairement que les Rouges avancent dans la bonne voie. Mais les cafouillages persistent. Un peu comme en 1999, lorsque des erreurs à répétions avait diminué les chances d’Eddie Irvinedans la course au titre. Au Nürburgring, un mécanicien avait cherché une trentaine de secondes une quatrième roue pour compléter la F399 du Nord-Irlandais, qui attendait au pit stop… Nonobstant la compétitivité de la F399, Jean Todt avait proposé sa démission, que Luca di Montezemolo s’est empressé de refuser. Six mois plus tard débutait la plus grande success story de l’histoire de la Formule 1.