Le Premier ministre aurait alors demandé des explications sur les raisons de ces lenteurs inexpliquées dans cette wilaya.
Dans un premier temps des informations persistantes, ont annoncé un déplacement l’arrivée du Premier ministre Abdelmalek Sellal à Béjaïa pour partager la célébration du 60ème anniversaire de la tenue du congrès de la Soummam. Or cet espoir caressé par les béjaouii ne se réalisera pas puisque le Premier ministre a été retenu par d’autres obligations et on crois savoir que c’est le ministre des moudjahidine, Tayeb Zitouni et le ministre de la jeunesse et des sports Ould Ali Lhadi qui se déplaceront à Ifri Ouzellaguene, lui ou c’était tenu le Congres de la Soummam il y a 60 ans. Une date symbole dans l’histoire de la guerre de Libération nationale. Si ce déplacement se confirme, il sera une véritable opportunité pour le Premier ministre de constater de visu la réalité du développement à Béjaïa.
De l’avis de nombreux observateurs au niveau local, on affirme que bien des surprises attendaient le Premier ministre au vu des retards inexpliqués accusés par de nombreux projets. «Ah si M. Sellal venait à Bejaia!», s’exclament non sans regrets les mêmes observateurs qui attendait en effet que le Premier ministre allait demander des comptes aux responsables locaux sur les raisons de ces retards qui impriment une véritable situation de mécontentement chez les citoyens. Ces derniers, attendaient avec beaucoup d’intérêt la concrétisation de ces projets tant leur impact est direct sur leur quotidien. «A chaque fois on invoque la question des oppositions et des expropriations pour justifier les lenteurs dans la réalisation. C’est totalement faux, c’est un faux argument pour fuir les responsabilités», s’emporte un citoyen regrettant la non-ouverture de la pénétrante promise publiquement par le wali lui-même. «Quand l’Etat, peut. Mais on a la nette impression que ces gens ne veulent pas travailler. Que M.le wali s’explique sur sa promesse non tenue, mais il ne le fera jamais!», ajoute ce même citoyen déçu. A Béjaïa, il s’agit surtout de booster le développement local qui tarde à prendre son envol en raison des tergiversations et des tiraillements qui minent les responsables et les différentes assemblées. Alors qu’on croyait il y a un peu moins d’une année à la fin du calvaire et à une véritable relance de la machine de développement, force est de constater que l’on est revenu au point zéro. Même l’espoir de voir une partie de la pénétrante livrée à la circulation s’est envolé. Quant aux autres projets structurants, dont on ne parle que très peu, l’espoir s’est évaporé en douce et sans crier gare.
Plus de 500 opérations inscrites au compte de la wilaya de Béjaïa, de 2003 à ce jour, sont en situation de gel. L’aveu a été fait récemment par l’actuel wali Ould Salah Zitouni devant les représentants de la population, soulignant volontairement la responsabilité de la wilaya et des maîtres de l’ouvrage et les élus locaux à travers notamment les oppositions citoyennes, appuyées par «l’inertie» des élus du peuple, locaux ou nationaux, peu enclins à l’intervention pour faire avancer positivement la situation. Un imbroglio qui mine Béjaïa depuis des années et qui sera de vigueur encore pendant longtemps tant les méthodes appliquées ne sont pas payantes.
Outre la construction d’un siège de wilaya ultramoderne, qui est déjà aux oubliettes, Béjaïa attend toujours la modernisation de la gare ferroviaire, un centre hospitalo-universitaire, le dédoublement de la voie ferrée, le projet de la plate-forme pétrochimique, l’extension de la piste d’atterrissage de l’aéroport Soummam-Abane-Ramdane et le nouveau stade de football. L’interrogation reste de mise d’autant plus que pour ce qui est de la plate-forme pétrochimique, ce projet demeure tributaire de la réalisation du dédoublement de la voie ferrée, lequel projet souffre d’une multitude d’oppositions citoyennes sur tout son tracé.
Le nouveau tracé annoncé récemment n’est pas encore divulgué, entre-temps les dotations s’épuisent dans le financement des études. Et dans une conjoncture financière défavorable, le gel est presque assuré pour ces deux projets même si les autorités s’efforcent d’affirmer le contraire. Pour le cas du centre hospitalo-universitaire, le risque existe aussi.
Les dernières mesures prises par la wilaya en récupérant certaines structures à rattacher au CHU, dont notamment une grande structure au quartier Sidi Ali Labhar et les logements occupés à la clinique Beau Séjour laissent croire à une volonté de faire du CHU de Béjaïa une structure aux démembrements épars. On aurait également souhaité connaître le montant que représentent toutes ces centaines d’opérations gelées et qu’est devenu tout cet argent. La question demeure aussi posée quant à la durée de ce gel et les solutions nécessaires à même de les relancer. Sur le terrain, seule la pénétrante autoroutière préoccupe et là aussi sans pour autant voir des avancées notables.
Sa livraison dans les délais requis reste compromise alors qu’un grand besoin se fait sentir en matière de fluidité de la circulation sur notamment la RN 26 à partir de la ville d’El Kseur vers Alger. L’autre facette qui traduit les ratages de Béjaïa se résume en l’actuelle saison estivale qui est partie pour être la pire que la wilaya ait connue depuis l’indépendance. Outre les travaux qui minent le chef-lieu rendant l’atmosphère irrespirable, toutes les décisions inhérentes à la gratuité des plages des parkings, annoncées à grande pompe, n’ont pas été concrétisées sur le terrain. Plus grave encore, les tarifs ont doublé par rapport à l’année précédente. D’où l’attente de cette visite qui n’aura de conséquences que celle de donner une coup de pied dans la fourmilière et surtout tenter de voir où sont réellement les problèmes dans une wilaya où l’encadrement se vide au fil des jours laissant peu de chance à une relance réelle du développement local de la région.