C’est fait. Le président vient d’examiner et d’adopter les décrets relatifs à la création de nouvelles circonscriptions administratives. Une promesse tenue une année après la réélection du locataire d’El-Mouradia pour un quatrième mandat. Une dizaine de nouvelles entités administratives verront donc immédiatement le jour au Sud.
Une décision qui laisse toutefois comme un goût d’inachevé dans la mesure où aucune daïra n’a été promue wilaya, ce qui fait dire à certains observateurs avisés que le statut de wilaya déléguée s’apparente plus à une promotion de daïra, ou encore à un traitement circonstanciel d’une crise plutôt bénigne.
Un remède qui a aussi surpris dans la mesure où le souci chronique des Algériens du Sud comme du Nord réside plutôt dans la mal vie et les multiples problèmes socio-économiques. Et ce ne sont certainement pas les milliers de foyers de tension recensés en 2014 qui viendront contredire ce constat.
Il est évident aussi que cette demande de promotion administrative reste une réalité et un droit auquel s’accroche depuis des décennies certains habitants de grandes agglomérations qui n’ont jamais adhéré au dernier découpage administrative de 1985 à l’image de ceux de Boussaâda dans la wilaya de M’sila, de Barika dans la wilaya de Batna ou encore à l’ouest de Maghnia dans la wilaya de Tlemcen.
Certains n’ont d’ailleurs pas manqué de manifester leur colère en février dernier après l’annonce de l’éminence de la décision de rendre public le nouveau découpage du Sud. Un découpage qui suscite encore une polémique administrative et juridique quant à sa faisabilité mais fallait-il s’y attaché avec autant de ferveur au point d’en faire une priorité.
Comme il fallait s’y attendre, le message destiné à « mettre de l’ordre » dans les contrées sud en bute à de multiples problèmes socio-économiques et d’isolement géographique vise bien entendu en premier leurs habitants en ébullition depuis quelques temps, notamment après la décision des autorités à mettre en pratique l’exploration expérimentale des hydrocarbures non conventionnels.
Bien qu’une relative stabilité semble avoir gagné du terrain ces dernières semaines cédant la place aux tractations politiques dont certains opposants se sont fait les porte-étendards à l’image de quelques membres de la Coordination des libertés et de la transition démocratique (CNLTD), il est évident que le gouvernement use d’une feuille de route -du moins sur ce dossier- qu’il serait difficile d’interrompre.
La question énergétique vitale pour la nation et stratégique pour le pouvoir en place est une ligne rouge à laquelle l’ANP n’a pas manqué de rappeler dans la revue « El-Djeich » de janvier dernier le caractère intransigeant.
Au lieu de se voir promues wilayas, Ain Saleh, Tougourt, et autre Djanet ont désormais un statut tout à fait particulier. Le prochain découpage est prévu en 2016.
Une année qui va peut-être permettre au gouvernement de mesurer la faisabilité de ce partage territoriale avant d’étendre l’option aux villes des Hauts-plateaux et plus tard aux villes côtières. A en croire ce qui s’est dit jusque-là près de 38 wilayas seraient concernées par ce nouveau découpage administratif.