Comme il fallait s’y attendre, les fortes chaleurs qui sévissent dans le nord du pays ont eu pour conséquence, le déclenchement de feux de forêt à travers plusieurs régions de la wilaya de Bouira.
Ainsi, depuis mardi dernier et jusqu’à jeudi, ce sont plus d’une quarantaine de départs de feu qui ont été enregistrés ; particulièrement au niveau des communes qui forment la bande nord depuis Lakhdaria et Kadiria au nord-ouest jusqu’à Aghbalou à l’Est, en passant par Saharidj où même la cédraie millénaire située dans le massif de Tala Rana n’a pas été épargnée par les flammes.
En effet, selon des données en notre possession, la commune de Saharidj située dans la daïra de M’chédallah, à 50 kilomètres à l’est de Bouira, est la plus touchée par ces flammes puisque les feux ont ravagé plus d’une centaine — certains parlent de plus de 300 — d’hectares de végétation dont des pins d’Alep, des chênes verts et une grande partie de la cédraie millénaire située en haute montagne du côté du village Mzarir. Un peu plus à l’Est dans la même commune, c’est le village Ivelvaren qui a été touché par les flammes qui ont consumé des dizaines d’hectares de chênes verts, de broussailles et bien sûr de figuiers, d’oliviers et d’autres arbres fruitiers appartenant aux villageois.
Selon des témoignages de citoyens habitant dans la commune de Saharidj, l’origine de ces incendies n’est pas du tout naturelle mais bel et bien criminelle puisque, à chaque fois qu’un foyer est maîtrisé grâce à l’intervention rapide et au professionnalisme des éléments de la protection civile et ceux des forêts, ainsi que le concours des citoyens, un autre foyer est aussitôt déclaré et là, certains parlent même d’un véhicule à bord duquel voyagent deux individus, qui est aperçu à chaque fois.
Cela étant, outre le feu qui a ravagé une bonne partie de la végétation millénaire de Tala Rana avec tout ce que cela suppose comme catastrophe naturelle surtout concernant la faune qui y habite comme le singe Magot, l’aigle royal, le genette, la mangouste, l’hyène rayée, etc., des espèces floristiques endémiques sont également victimes de ces flammes comme la régénération d’un cèdre millénaire par exemple, d’autres départs de feu ne sont pas à écarter, pour des raisons évoquées plus haut mais également, à cause de la persistance de la vague de chaleur au nord du pays.
Par ailleurs, outre la commune de Saharidj, la commune limitrophe d’Aghbalou a été également touchée dans sa partie nord située sur la bande appartenant au parc national du Djurdjura ou PND mais d’une manière moins grave que la commune de Saharidj. Plus loin, du côté nord-ouest, c’est la région de Lakhdaria et Kadiria ravagée par les flammes qui ont englouti des dizaines d’ hectares de forêts de Rabta et Beggas et le mont Lalla Mossaâd. Là aussi, outre le pin d’Alep et plusieurs espèces sylvicoles comme le genévrier, l’arbousier, le buis, qui ont été consumés par les feux, des arbres fruitiers et des oliveraies appartenant aux citoyens, ont été victimes des flammes, alors que certains aviculteurs parlent de la mort par centaines de poussins et autres poulets de chair et des poules pondeuses, à cause des hautes températures et surtout des fumées qui ont rendu l’atmosphère irrespirable.
Une situation qui a créé une panique également chez les personnes âgées, les bébés et les malades asthmatiques qui étaient nombreux à être admis au service des urgences de l’hôpital de Lakhdaria.
Enfin, alors que la vigilance doit toujours être de mise, alors que la direction de la protection civile de Bouira et celle des forêts sont en alerte maximum, où, rappelons-le, pas moins de 40 véhicules anti-feu et appartenant à la colonne mobile de la protection civile et autant de camions antiincendie appartenant à la colonne mobile de la direction des forêts participent aux opérations de lutte contre ces incendies de forêt avec le plus souvent une efficacité totale, surtout que ces opérations sont menées jour et nuit, la situation reste des plus préoccupantes puisque le climat persiste avec des pics de chaleur dépassant les 42°c.
Y. Y.